Définitivement un TRÈS grand moment de théâtre! Un gros merci d’abord à ma copine Dr. Sophie qui m’a proposé de l’y accompagner, m’a «briefée» sur la principale protagoniste (Sylvia Plath) et m’a même gentiment prêté le bouquin (qui fera l’objet d’un autre billet). Le théâtre de Quat’Sous semble avoir été conçu pour cette pièce, son décor, sa mise en scène et sa grande intimité. Céline Bonnier, seule sur scène avant même le début de la pièce et ce, jusqu’à la toute fin de celle-ci est tout simplement transcendante. À mon très humble avis un des plus beaux rôles dans lequel j’ai pu la voir. Elle passe et nous fait passer par toutes les émotions et les sentiments, à l’image de l’écrivaine tourmentée et avant-gardiste qu’elle incarne. Elle est drôle, triste, ironique, tout à tour si forte et si vulnérable, tellement touchante, et complètement crédible.
Le sujet est très difficile (vie agitée d’une toute jeune femme dans les années 50, la dépression, la folie et tout ce que cela engendre) et la pièce l’est aussi. Mais j’ai été hypnotisée du début à la fin. La mise en scène est vraiment géniale, l’utilisation de l’espace (même si restreint) est tellement bien faite, le décor est minimaliste et efficace. Jamais je n’ai débarqué ou je me suis désintéressée. J’étais captive. Et j’ai même versé quelques larmes plutôt douloureuses. Au théâtre, faut le faire! On reste un peu figé, déstabilisé par la suite et on y repense (et idéalement on en reparle) longuement… Un énorme MERCI et BRAVO à toute l’équipe de production et à la merveilleuse comédienne. Le genre de découverte qu’on fait parfois et qui nous amène complètement ailleurs…
Théâtre de Quat’Sous, 100 ave des Pins est.
Memoires affectives
Hmmm! Toujours un peu difficile de parler d’un tel film… Parce que vraiment plusieurs constats forts différents se sont imposés pour moi. D’abord, les comédiens sont très bons, avec une mention spéciale pour la policière (Rosa Zacharie). Les images et la caméra sont vraiment très belles: teintées bleu-vert-de-gris, ce qui est très esthétique et qui ajoute au climat de mystère et de froideur de l’ensemble. Au risque de passer pour une macho, c’est la première fois que je trouve Roy Dupuis aussi intéressant dans un rôle mais surtout, aussi beau! Qu’est-ce que la quarantaine et les cheveux poivre et sel lui vont bien! De façon générale, j’ai bien aimé ce film. J’ai trouvé le scénario très intéressant, bien ficelé, l’atmosphère de mystère y est très bien rendue et nous découvrons en même temps que le personnage principal (RD) la vraie histoire de celui-ci, qui est complètement amnésique au début du film.
Mais c’est la fin -comme c’est souvent le cas- qui m’a laissée un peu perplexe. En fait, je vais vous faire un aveu: je déteste ce genre de fin, tentant probablement de «laisser au spectacteur le soin de se faire sa propre version ou sa propre conclusion»…. mais moi, ça m’énerve! J’en ressors perplexe et avec le sentiment d’être un peu nouille, finalement. Comme si je n’étais pas assez intelligente ou perspicace pour VRAIMENT comprendre ou alors, que c’est trop évident et/ou trop simpliste pour moi. Ce que j’aime, c’est de ressortir d’une projection en ayant compris ce que le réalisateur a voulu nous dire, et en ayant toujours le choix d’aimer, d’y adhérer, d’y croire ou non. Mais ça, c’est moi! Et dans ce cas-ci… ben ce que j’ai compris me laisse un peu sur ma faim et surtout, prend des directions un peu trop ésotériques à mon goût…
Réal.: Francis Leclerc, Canada, 2004.
Festival du nouveau cinéma
À part le nom et l’abréviation qui sont un peu compliqués (pour rien?!?!) et qui changent de plus assez régulièrement, j’aime TOUT de ce festival (ou presque!). C’est vraiment mon préféré du genre. À Montréal. 10 jours de bonheur intense. Année après année. Et de plus en plus! Tous les fims présents ont un ou plusieurs intérêt(s) certain(s), une «qualité» garantie, disons, peu importe le genre ou le volet. Bien sûr plusieurs ne m’intéressent pas particulièrement mais peu me semblent dépourvus d’intérêt. J’y ai fait d’extraordinaires découvertes à travers les années. D’ailleurs, chaque année, j’assiste assurément à quelques bons films, généralement un ou deux excellents et plusieurs découvertes emballantes. Les déceptions seront faibles et rares.
Tout me plait aussi dans le déroulement de ce Festival, où le premier plaisir commence avec la sortie de la programmation dont je prends connaissance par leur formidable site internet. Tout y est: photos, synopsis, dates et heures de projections et nous avons même un ingénieux outil nous permettant de fabriquer notre propre horaire et de le sauver, le modifier, l’imprimer. Chapeau! C’est vraiment utile, pratique et apprécié! Parce que se démêler dans un horaire de festival et arriver à se monter un plan de match possible et clair tient parfois du miracle (ou de 3 semaines de travail assidû!) (j’exagère à peine…!). Ensuite, on se rend faire la LONGUE file à l’Ex-Centris pour acheter nos précieux billets, nos passeports pour l’aventure (à coût très avantageux, en plus)! Même si cette étape est inévitablement très longue, un plaisir certain y est associé pour moi: celui d’échanger longuement et énergiquement avec ma complice-cinéphile par excellence Julie (Pwune), le cœur battant, doutant jusqu’à la dernière minute des projections que j’obtiendrai -ou non-.
Et ensuite, le gros plaisir commence: on se rend à nos différents rendez-vous, avec une foule aussi éclectique que passionnée (généralement), aux cinémas du Parc ou Excentris. J’avoue que de me taper un Almodovar, au Festival, dans la salle Cassavetes de l’Ex-Centris… le bonheur n’est vraiment pas très loin! Et je l’ai donc vécu INTÉRGRALEMENT cette année! J’ai hâte à chaque projection, le rituel continue, est c’est fantastique. Et chaque année, j’en ressors fatiguée (parce que je m’y ambitionne régulièrement tant pour les heure des films que la quantité de ceux-ci vs le petit nombre de jours) et même triste. Une petite peine d’amour. Mais je me console vite… parce qu’après les films achetés vont sortir! You-hou! Et l’année suivante reviendra bien assez vite!
The Godfather (la trilogie)
Pour moi, un Grand moment de cinéma. De mémoire de femme, le seul cas où j’ai autant aimé –sinon plus!- la suite. Et un petit peu moins le dernier, mais comme la saga continue… j’ai craqué! Sûrement “ze next best thing to be in the mafia!”, non? Les acteurs sont tous tellement bons et crédibles, on embarque tellement dans l’histoire, on ressent une telle tension (oui, je l’avoue, j’ai même eu un peu peur, à l’occasion!) et on veut savoir à tout prix ce qui va se passer. On embarque complètement, on y croit. Et à mon grand dilemme, on prend même partie, des fois, dans toute cette vengeance et cette injustice. C’est dur et violent. Mais captivant. Et les bouts de gnoccis avec la cousine et le beau Andy viennent compenser pour toute cette violence, je trouve! (je déconne!). C’est l’atmosphère qui y règne du début à la fin -un savant mélange de non-dit/de tension/d’intensité/d’appartenance et de non-appartenance- qui font de ce film un incontournable pour moi. Bra-vo! Et à revoir, ce qui est une 2e chose très rare dans mon cas! Et je ne peux passer sous silence le magnifique Al Pacino. Magnifique au sens physique, j’entends. C’est aussi un acteur que j’aime, mais mon grand faible tout à fait avoué va pour son physique. Si la beauté et le charme masculin pouvaient tuer, il n’aurait pas pu faire cette trilogie! Et surtout les deux premiers… Du calme, du calme!!!
Réal.: Francis Ford Coppola, É.-U. 1972, 1974 et 1990.
Le Fabuleux Destin d’Amelie Poulain
La preuve irréfutable voulant qu’il soit complètement faux que les gens heureux n’ont pas d’histoire! Et heureusement, ajouterais-je!, car il était temps! Un petit bonheur de film, sur le bonheur, par des gens qui doivent sûrment s’y frotter, c’est pas possible! Un petit film venant enfin expliquer et prouver à la terre entière (du moins ceux et celle qui le veulent bien!) que le bonheur et le plaisir, on les trouve parfois dans de toutes petites choses toutes simples (et donc que je ne suis pas une hystérique!!!) M’ont particulièrement séduite: les couleurs et les plans, qui sont comme des toiles, tapissées de vert et de rouge (magnifiques et franches), le montage (inventif, rafraîchissant), les comédiens (tous si bons, occupant complètement leurs personnages plutôt démesurés – je dois nommer la candide Amélie/Audrey Tautou). Les dialogues aussi, qui nous font sourire tant de fois. Quel beau film! Et au risque de passer pour une fieffée menteuse… à revoir, celui-là aussi! Du grand Jean-Pierre Jeunet, tout aussi magique, mais le côté très flyé en moins. Et vraiment, ça ne m’a pas manqué, même si j’ai beaucoup aimé ses autres films aussi (Delicatessen, La Cité des enfants perdus). Ah oui! j’oubliais! La musique du film: enlevante! On y a découvert Yann Tiersen.
Réal.: Jean-Pierre Jeunet, France, 2002.