Le bouquin qui m’a fait découvrir l’originale et prolifique Amélie Nothomb. Au risque de passer pour une excentrique (ou une désoeuvrée?!?!), je vais d’abord vous confier que j’aime particulièrement la collection de Mme Nothomb aux Éditions Albin Michel. Des beaux livres sobres, qui sentent bon le livre, avec une belle typo, grosse et ronde. Et ça se dévore comme une bonne pomme croquante en saison, même si les récits sont toujours un peu surprenants et «flyés». J’aime beaucoup le style de l’auteure, qui est spontané, éclaté, simple, mais avec une grande intensité. Dans ce livre, j’ai particulièrement aimé le récit en lui-même, celui d’une jeune femme belge habitant et travaillant au Japon. La réalité que cela implique, et toutes les conséquences ou répercussions que ça comporte aussi pour elle et versus les autres femmes -et hommes- à l’intérieur d’une entreprise et dans cette société. Le rôle de la femme dans ce pays, ou plutôt le sort qui lui est encore réservé. Ça m’a vraiment beaucoup intéressée. Avec beaucoup d’humour. Un bon humour un peu cynique et cousu d’autodérision, qui lui est aussi caractéristique. Et apparemment à forte saveur autobiographique.
Aux Éditions Albin-Michel, 1999.
Quelqu’un m’a dit de Carla Bruni
Ça, ce fut une découverte à tout le moins inattendue. Parce que je connais un peu la comédienne, beaucoup la mannequin et maintenant, elle se mêle de faire un cd. Avec SES compositions (pour la plupart), SA guitare (quelques fois) et SA voix. Je l’attendais, la salope!, elle ne peut quand même pas être bonne dans tout, hé! wooo! on se calme, elle va se planter, ce sera tant pis pour elle… (bon!…j’en mets un peu! je ne le pensais pas VRAIMENT, mais ça vous donne grosso-modo l’humeur dans laquelle j’étais pour accueillir le cd!).
Grande déception: j’ai aimé. Ce qui en soit n’en est donc et bien paradoxalement pas une, finalement! (enfin… j’me comprends!). Ce n’est pas de la grande poésie, ce n’est pas du génie musical, ce n’est pas non plus une performance à vous couper le souffle. Et c’est cela même qui m’a plu: des textes simples, un cd tout en retenue, avec une toute petite mais très belle et sensuelle voix, sur de jolies et très agréables mélodies. Ce qui en fait donc un grand album, pour moi, car elle a su comment exploiter et mettre ensemble tous ses talents, de la meilleure façon possible, apparemment.
Audiogram, 2002.
Le Pere Noel est une ordure
Trois réactions possibles pour celui ou celle qui lira ce titre: primo, on ne connait pas et on est très incrédule quand à la possibilité que ce soit réellement le nom d’un film! Secondo, on connait et on a pas vu au complet ou on a complètement détesté ou du moins, on a VRAIMENT pas compris la CHOSE! Tertio -et c’est mon cas, vous l’aurez déjà deviné de façon tout à fait surprenante!-, vous l’avez vu et à la simple évocation du titre, de très bons et vifs souvenirs affluent à votre mémoire, accompagnés de moult répliques devenues «cultes» dans le genre et vous avouez -ou non!- qu’il s’agit là d’un de vos films fétiches. Moi, non seulement je l’avoue, mais je le proclame bien haut et avec une joie non dissimulée!
Et ne vous méprenez pas: je n’aime pas Noël. Ce qui, en partant, pourrait suffire à me refroidir sur le sujet. Mais au contraire: ce film est en fait une des grandes joies qui se pointe annuellement à l’horizon, avec le retour (obligé, celui-là!) de la fête en question. Et ce n’est donc pas tant le sujet (la vigile de Noël dans les bureaux de SOS J’écoute) que les personnages qui sont hallucinants, rendus par des comédien(ne)s qui le sont tout autant. Et l’humour absurde et délirant -du début à la fin- qui me fait craquer à tout coup.
«C’est s’la, oui! Il me manquait justement quelque chose pour sortir les poubelles», comme dit Pierre (Thierry Lhermitte), un homme plein de contradictions à Thérèse (Anémone), la femme au tronc long, qui le remercie ensuite pour son cadeau «Non, non…Je ne peux pas dire que je n’aime pas! Le village est gentil… mais, c’est l’arrivée de cette grosse femme… ça va très loin!». Le célèbre Père Noël en personne: Gérard Jugnot «…je vais prendre un morceau de cette chose longue et molle…». Avec une mention très spéciale pour l’exquise Mme Musquin, campée par Josiane Balasko «Minuterie!!! Mais dites-moi, Pierre, vous vous êtes fait mal!?!». Le caustique M. Dubrovsnick «C’est garniture… c’est doubitchous…! je ne vous en dis pas plus!», le chic pharmacien «Mais….qu’est-ce que c’est que cette matière?!!?!?… mais c’est d’la MERDE!?!». Sans oublier les célèbres compères: Christian Clavier, en travelo déprimé «Vous êtes myopes des yeux, myopes du cœur et myopes du cul!!?» et Josette, la jolie blonde au ventre rond (Marie-Anne Chazel) «Dis, Thérèse, est-ce qu’il a un gros kiki, Pierre!?!». Enfin… Faut vraiment le voir pour comprendre et surtout, apprécier à sa juste valeur cette désopilante comédie, du reste sur fond assez noir, quand on y pense… Mais ne vous en faites pas, on en est pas à un paradoxe près!
Réal.: Jean-Marie Poiré, France, 1982.
Le Bistro Unique
Un petit resto italien classique, réconfortant, agréable, accessible et avec un très bon rapport qualité-prix. Les pâtes sont faites maison. Il y fait bon. Ce n’est pas de la grande gastronomie mais c’est savoureux, copieux, et authentique dans le genre, à mon très humble avis. Le décor est très ordinaire, un peu commun en fait. Fait intéressant: il y a généralement une exposition de toiles ou photos d’artistes -du coin?- (pas sûre!). Il y a une terrasse intérieure très rigolotte qui ressemble à un ancien décor de télé-théâtre, version réelle. Tellement réelle qu’on entend parfois pleurer un petit pou aux étages supérieurs!
J’affectionne particulièrement la salade césar (mais je déplore la laitue frisée, les tomates et le faux bacon!) et les pâtes farcies au veau, épinards et champignons. Et la copieuse lasagne sauce à la viande. Sans oublier la crème brûlée au chocolat blanc qui est également une bien belle et bonne chose, si on se rend jusque là! Et si vous avez envie d’un petit verre de rouge, c’est effectivement ce qui vous sera remis, du vin rouge dans un petit verre. J’aime ça, moi, des fois, boire du vin dans un petit verre (et non une coupe). Ça me rappelle… j’sais pas quoi, en fait!
Finalement, ne cherchez plus la meilleure et surtout la plus sympathique serveuse en ville, moi, je l’ai trouvée!: elle y travaille et se prénomme Pascale! Et vous savez quoi? Ça fait vraiment une différence! Qu’est-ce qu’elle est professionnelle, renseignée, agréable, drôle et jamais déplacée (dans l’ordre ou dans le désordre).
1039, rue Beaubien est – un peu à l’ouest de Christophe-Colomb.
Dances with wolves
Cette fois-ci, je me paye la traite! Je vous offre, en version (très) intégrale et en hommage à Pierre Bourgault, la critique rédigée à l’époque. Parce qu’elle me rejoint encore et qu’elle avait fait le plus grand plaisir de PB. Un très beau souvenir et un professeur passionné et passionnant que je ne suis pas prête d’oublier.
SUPERMAN CHEZ LES SAUVAGES!
Enfin, je l’ai vu! Ce même film qui vient de faire couler tant d’encre, de paroles et d’Oscars à la cuvée américaine 1991. Sept, au total. Incluant ceux du meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur comédien. De quoi s’attendre à quelque chose de bien, disons. Mais là encore, je ne peux que m’en prendre qu’à moi-même et à mon extrême naïveté, semble-t-il. Car je les connais, les amerloques avec leurs beaux trophées dorés…
Trève de prélude. Le film se déroule en 1863, aux États-Unis (bien sûr) pendant la guerre de Sécession. Kevin Costner campe John Dunbar, soldat nordiste d’un courage à faire bailler d’invraisemblance. Le film débute sur ce beau jeune homme. Ça, il faut le lui laisser, même si ce n’est pas de sa faute: il est probablement né comme ça! Beau jeune homme blessé, donc, lors d’un affrontement guerrier. Les médecins viennent de réaliser en voyant la blessure à sa jambe qu’ils devront l’amputer. Lui a tout entendu et se refuse bien sûr à un tel carnage. Il se sauve de la boucherie, Dieu sait comment!, et part à cheval se jeter au beau millieu du champ entre les deux camps ennemis qui attendent apparemment la venue du Messie. Coup de chance ou pure coïncidence?, aucun des coups de fusil de l’ennemi ne l’atteint et il réussit ainsi un double exploit: il ouvre le terrain à ses co-équipiers et sauve sa jambe en ayant droit au médecin personnel du général lui-même, en récompense de sa bravoure. C’est comme ça qu’il obtient de se faire envoyer où il voudra, sur les territoires occupés. Dunbar choisit la frontière au Nord. Et personne ne sait pourquoi puisqu’elle est depuis longtemps abandonnée. Peu importe. C’est là que commence un belle histoire à l’eau… de vie et au calumet de paix!
Seul dans son campement, il côtoie un loup et des orignaux morts. La galère, quoi! Et il écrit quotidiennement son journal. C’est vrai que c’est très important, quand on est seul et qu’il n’y a rien à faire! Passons. Mais un beau matin, il part à la recherche d’âme qui vive et rencontre une sauvage au visage plutôt pâle. Ne vous inquiétez pas, je vous expliquerai plus loin. Elle est blessée et il la ramènera charitablement à son campement tout plein d’autres petits et grands sauvages, mais ceux-ci aux visages très foncés. Il n’est pas le bienvenu et est rapidement renvoyé chez lui. Ce n’est que partie remise puisqu’il recevra dès le lendemain la visite de trois messagers de cette tribu de Sioux. C’est ainsi que se développent des liens d’amitié, malgré la barrière linguistique qui de fait tombera très vite. C’est aussi comme ça que les Sauvages deviennent des Amérindiens. Je vous épargne les détails qui sont complètement tirés par les cheveux. Je sais, je sais, c’est facile comme jeu de mots.
Mais ce qu’il faut savoir, c’est que non seulement ce brave soldat deviendra ami des Sioux, mais son grand courage et sa grande facilité de communication l’amèneront à devenir un des leurs. Et ce n’est pas tout: il prendra également épouse dans cette tribu. C’est ici que je reviens à la femme au visage plutôt pâle. Voyez-vous, l’astuce, c’est que cette femme est en fin de compte une blanche. Qu’elle s’est faite adopter par les Sioux alors qu’elle était toute jeune et que sa famille s’est fait tuer au grand complet. C’est donc elle, qui s’est rapidement souvenue de la langue anglaise malgré 35 ans de communication exclusive en Sioux, qui a permis le rapprochement, tant du langage que des moeurs, entre Dunbar et les Amérindiens.
Maudits Américains! Il me semblait bien, aussi! Que malgré toute leur bonne volonté, ils n’accepteraient jamais qu’un des leurs tombe en amour avec une VRAIE indienne. Non seulement il a fallu qu’ils inventent une fausse indienne pour justifier l’amour de leur héros, mais leur célèbre bonne conscience va beaucoup plus loin. Car Dances with wolves, c’est l’histoire des bons et des méchants. Qui elle-même se subdivise encore plus hypocritement en deux autres clans: les bons et les mauvais blancs, les bons et les mauvais indiens. Eh oui! Il y a des bons même chez les indiens et surtout, des mauvais MÊME chez les blancs. C’est-tu assez beau, ça!?!
Pour votre seul intérêt (peut-être), je vous raconte la fin du film: Dunbar retourne à son campement, après x mois de vie chez les peaux-rouges, pour ramasser ses affaires et partir définitivement avec eux. Mais il se fait prendre par l’armée, qui le fait prisonnier. Ses amis amérindiens viendront le délivrer. Mais il devra les quitter eux aussi car il devient alors un traître pour l’armée américaine et donc activement recherché par elle. Il part donc, avec sa femme, et quitte le cœur gros tous ses petits amis. Le film conclut sur quelques lignes expliquant l’invasion de l’armée dans les territoires indiens et un peu plus tard, la disparition ou presque des Sioux… et les excuses sincères des Américains repentants.
Et merde. Et re-merde! J’aurais préféré que Dunbar demeure un Américain méchant et qu’il tue tous les indiens lui-même, je pense (presque)! La pilule aurait été un peu moins grosse à avaler. Mais non!, il fallait que les Américains, en se donnant le mauvais rôle (tout le monde est méchant – sauf Costner), se donnent finalement le beau jeu.
Le tout, dans un bel emballage: la musique est très bonne, les plans et la caméra à couper le souffle. Et beaucoup d’humour, quoique un peu gratuit. Et même des scènes de nudité. Chez les blancs ET chez les rouges. Au moins! Mais là encore, il en font trop, les Américains. Il vont apprendre, un jour, jamais j’croirai!…
Dances with wolves, c’est le gentil surnom donné à Costner par les Amérindiens, un jour où ils le virent s’amuser avec son ami le loup. C’est un film plein de clichés et de préjugés. Et ce n’est SURTOUT pas un film à Oscars, selon moi. Et encore moins à sept Oscars. Un très long métrage à saveur politique, hypocrite et amère, surtout en ces temps de simili-révolte autochtone à travers le monde.
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Réal./co-Prod./Acteur principal: Kevin Costner, É.-U., 1990.