Alfie

Je parle ici du «remake» récent et non de l’original qui mettait en vedette un Michael Caine encore tout jeune (mais que je suis maintenant très curieuse de voir aussi).
J’avais simplement envie de voir un petit film léger, drôle, un genre de «films de filles» qui se laisse regarder (surtout quand on a la grippe!). Je m’attendais à être un peu amusée et légèrement agacée, par des moments d’exagération et de banalité.
J’ai été agréablement surprise! Vraiment! L’adaptation contemporaine me semble réussie. Jude Law y est très bon, crédible, parfois détestable et cinglant, et parfois encore désolant, attachant et touchant (pas spécialement mon genre… mais tout de même beau garçon!). Il joue le rôle d’un jeune tombeur anglais (très tombeur), habitant le New York d’aujourd’hui, qui est chauffeur de limousine. Et qui s’amuse ferme dans la vie (et dans ses relations). Nous le suivons pendant un certain temps, avec les gens qui gravitent autour de lui. Nous assistons ainsi à une certaine évolution (obligée?), son cheminement à travers tout ça. Marisa Tomei et Susan Sarandon sont vraiment bien dans leurs rôles respectifs de mère monoparentale et femme d’affaires/d’expérience.
Malgré ce que j’avais imaginé, pas de grosse morale, pas de réponses toutes faites, pas de jugement grinçant ni de moments trop prévisibles. Faute d’être renversant ou révolutionnaire, c’est efficace et crédible, disons.
Ce qui est intéressant et provient également de l’original, c’est la narration que fait le personnage central (Alfie/Jude Law) tout au long du film en nous regardant (la caméra). C’est bien installé, ça nous permet d’être «dans le coup» tout en ayant un certain recul. Mais également d’assister à tout ce qu’il vit et même de ressentir un peu ses émotions, en étant au premier plan.
Pas un grand film d’auteur mais certainement un film bien joué, bien réalisé, avec un sujet intéressant qui s’ouvre sur plusieurs réalités et questionnements. La chanson-thème est interprétée par Mike Jagger (il a d’ailleurs gagné le Golden Globe de la meilleure chanson originale pour celle-ci, «Old habits die hard» qu’il a composée avec David A. Stewart). Je l’avais entendue sans vraiment l’entendre auparavant, mais depuis que j’ai vu le film, elle me trotte dans la tête et prend une toute autre perspective.
Réal: Charles Shyer, É.U./Angleterre, 2004 (l’original a été fait par Lewis Gilbert
en 1966, Angleterre).

La Baie des fromages CANADA (morale)

En réfléchissant à mon billet d’hier et le précédent sur le même sujet, -tout en faisant le parallèle avec le milieu dans lequel j’évolue- (entendre pub/promo/images de marque)… je me suis dit que les publicitaires d’aujourd’hui se posent définitivement trop de questions! Et visiblement, se donnent beaucoup trop de mal pour développer et promouvoir leurs produits! (ceci est la version très polie et censurée de «enc… des mouches NAINES!»).
La preuve? On peut vendre des produits de spécialité italiens sans le dire vraiment (ni dans le logo, le nom ou l’enseigne), se servir d’un palmier (laid et approximatif) pour l’illustrer tout en fournissant un service clientèle plutôt bête et certainement expéditif. Mais en faisant vraisemblablement de l’argent et en ayant une clientèle fidèle.
Comme quoi l’humain est une contradiction pure et le marketing, une science des plus inexactes (et de plus en plus)!

Robots

J’ai vu ce film le week-end dernier avec quelques illustres membres de ma non moins illustre famille. Merci encore à Cri et sa progéniture pour la belle soirée passée en leur compagnie!
Je suis généralement assez friande de ces films d’animation. Surtout quand ils sont renversants de qualité visuelle ou qu’ils révolutionnent le genre (comme Shrek, Toy Story et Monsters Inc. à leurs sorties respectives) et truffés d’humour, de bons gags (à deux niveaux) ou de références diverses.
Celui m’a donc un peu déçue en ce sens. En même temps je me trouve un peu «exigeante» ou «désbusée» dans mon constat, mais bon! Comme l’a si bien imagé Yvon Deschamps par le passé: «Télé-Métropole, quand t’as pas connu autre chose (ou que t’as pas eu le câble – je ne suis plus certaine!), c’est pas pire. Mais quand tu as CONNU autre chose (ou le câble!), et que tu reviens à Télé-Métropole….!». Je pense que ceci résume bien ma pensée! (mais loin de moi l’idée d’associer -de quelque façon que ce soit- PKP et son empire à ce film!).
Il y a beaucoup d’action, les personnages sont bien développés, il y a de l’émotion dans l’air, mais j’ai trouvé le rendu visuel assez ordinaire, d’une part, l’histoire vraiment trop moralisatrice, d’autre part, et l’humour un brin trop gros et trop facile. Définitivement rien pour écrire à sa mère, comme dirait je ne sais plus qui! (désolée!). Je ne vous raconterai donc pas l’histoire, ce qui devrait augmenter (ou maintenir) un certain intérêt si vous le voyez.
Mais on rit quelques fois, on sourit beaucoup, les dessins sont malgré tout réussis et l’ensemble, un bon divertissement. D’ailleurs, dans ce cas-ci, je pense que les enfants apprécient davantage que les parents/adultes (et si je me fie au sondage spontané effectué juste après le visionnement) (je ne peux par contre témoigner sur le sérieux de ce sondage, ni sur la qualité et/ou la représentativité de celui-ci…!).
Réal.: Chris Wedge et Carlos Saldanha, É.U., 2005.

La Baie des fromages (anecdote complementaire)

En passant devant cet établissement (qui fit l’objet d’un précédent billet sur ce carnet) plus tôt ce soir, j’ai remarqué deux petits détails qui m’avaient apparemment échappé jusqu’ici, et que j’ai eu envie (et/ou cru bon) de partager ici…
1) Sur le panneau rétro-éclairé de gauche, au dessus de la porte, est indiqué «La Baie des fromages CANADA» (et ce sont tous, on se rappelle -ou non!- des spécialités italiennes…);
2) Sur ce même panneau, se trouve également le dessin (pas très réussi, d’ailleurs!) d’un grand palmier vert. Sûrement pour illustrer les fromages… et/ou le Canada!

Le bonheur est une chanson triste

Je l’ai déjà dit: j’adore Anne-Marie Cadieux. C’est une actrice brillante, talentueuse, tellement polyvalente. Et elle dégage (pour moi) beaucoup de profondeur et d’intelligence. Elle a une beauté à son image: originale, unique. En toute honnêteté, c’est vraiment elle qui m’a donné envie de voir ce film. Et un peu le sujet (déformation professionnelle). Dans cet ordre!
Je ne connais pas du tout ce réalisateur, mais je sais maintenant qu’il a un talent certain et beaucoup de «guts». Audacieux et courageux comme projet. Et ardu! Le film est écrit, produit et réalisé par lui. C’est l’histoire d’une jeune conceptrice-rédactrice qui lâche tout, trouve une caméra et décide de filmer les gens de la rue en leur demandant que représente, pour eux, le bonheur.
Bon! dit comme ça… j’imagine que ça n’a rien de très emballant!?! Et le film ne l’est pas non plus, d’ailleurs, quand j’y pense! Mais il est intéressant. Je prédis que, si vous le voyez un jour, vous partirez inévitablement dans votre bulle, à un moment ou à un autre, et vous réfléchirez sur le sens de votre propre existence, vous vous demanderez si vous êtes heureux (et pourquoi) (ou à l’inverse, pourquoi pas?).
Un film cinématographiquement chaotique, plein de rebondissements, parfois confus, parfois drôle, souvent dramatique, touchant, triste, désolant et très en mouvement. Tourné comme un documentaire. Sûrement ce qui ajoute à la tension et au sérieux de l’affaire. Quelques autres bons comédiens y tiennent de petits rôles et sont convaincants, eux aussi.
La musique, parfois déstabilisante (et à l’image du film) est signée Ève Cournoyer. Que je ne connais pas beaucoup (encore), mais qui m’apparait, elle aussi, assez talentueuse et différente, un peu marginale. À explorer!
Même si le film est intimiste au sens où il vient nous chercher, nous amène à nous questionner, nous projeter, je me suis sentie en même temps très spectactrice. Comme s’il se dégageait de l’ensemble une certaine distance, une certaine froideur. Un côté impersonnel, peut-être. Probablement dû aux entrevues (avec des étrangers) et à un certain voyeurisme obligé.
Réal.: François Delisle, Québec, 2004.