J’ai vu ce film «en famille», disons, le week-end dernier. Et en banlieue, qui plus est! Prélude à un formidable moment? C’est ce que j’allais découvrir (ou non!)…
Ce film, tout en nature et en sobriété, nous raconte l’étonnante histoire (du moins, pour moi), de ce magnifique «peuple», les manchots surnommés empereurs (vous l’aurez bizarrement deviné). Dans leur terre de résidence, l’exigeante Antarctique.
D’abord, c’est vraiment intéressant, car on y découvre ces (magnifiques) petites bêtes, leurs coutumes et mode de vie, leur réalité et surtout les défis auxquels ils sont sans cesse confrontés. Honnêtement, j’ai beaucoup appris, c’est fascinant, je n’aurais jamais deviné! Ensuite, c’est tout en douceur, malgré la «violence» du sujet, parfois, si je peux m’exprimer ainsi (je parle principalement du froid et du vent, mais aussi des dangers qui les entourent!).
La narration, faite en grande partie par Romane Bohringer et Charles Berling, nous guide, doucement, par la main, tout au long du documentaire. Elle nous permet de faire partie des clans, on dirait. D’entrer un peu dans l’hsitoire. Les paysages sont vraiment beaux (et froids). La caméra est bien, mais pas à couper le souffle, comme je m’y attendais ou comme j’avais anticipé. Probablement relié aux limites techniques qu’impose un tel climat? Que sais-je, moi!?
Bizarrement, j’ai suivi ce récit et -je l’ai même vécu- à la façon dont on suit un thriller ou un suspense! Les fesses serrées, tout au long du film, parce que sympathique à leur cause et à ce qu’ils vivent, espérant très fort que tout se passe bien pour eux, malgré les dangers qui les guettent. De la rencontre à l’accouplement, puis la préservation de l’oeuf jusqu’au printemps, à l’éclosion… amenant, à son tour, son lot d’incertitude: la faim, les prédateurs, etc.
Un documentaire mais qui est comme une fiction en soi, avec de l’émotion, de l’amour, des drames (petits et grands) et des joies, qui le sont tout autant, des intrigues, de l’interaction, des bons et des méchants, tout pareil, quoi!?! Et pourtant, beaucoup de lyrisme aussi, de beauté, de tranquilité, de grandeur et parfois, de résignation. Avec une belle trame musicale (originale, je crois).
Petit phénomène étrange, en passant: il faisait froid, ce soir-là, et le film n’a apparemment rien fait pour nous réchauffer, puisque nous en sommes ressorties littéralement congelées. Débordement d’empathie? Trop plein d’imagination? Climatisation extrême!?! Pourtant, un si beau sujet, rempli d’humanité, qui nous réconcilie avec la nature elle-même – et ce qui est plus grand qu’elle encore…
Réal.: Luc Jacquet, France, 2005.
Dove
J’avoue que le sujet est un peu surprenant pour un billet… Déformation professionnelle, voilà tout. Je le jure!, comme dirait Justine, ma coquine de nièce. (Jul: je t’avais prévenue que quelque chose à venir te ferait plaisir, même si là n’est pas le but de ce billet!).
Mais comme je suis parfois hâtive à exprimer ma désapprobation, surtout en matière de promo ou de pub, cette fois je me devais de souligner, à tout le moins, ce qui s’appelle soit un éclair de génie, soit un positionnement de produit (et de marque) des plus stratégique sur le marché en ce moment ou soit encore un méchant bon coup, tout simplement.
Le postionnement de Dove, qui nous montre des «vraies» femmes et qui s’attaque aux tabous et aux mythes entourant la Beauté, en présentant celle des femmes dans la société actuelle, est indéniablement fort. La version que je trouve la plus percutante est celle vue au cinéma, qui associe de plus la marque à une cause, celle de l’estime de soi comme valeur de base chez les jeunes filles.
Du reste, je ne sais pas tout ce qui se cache derrière tout ça (à part de belles ventes!) mais je peux vous dire que moi, ça m’a accrochée. En même temps, c’était déjà ma marque de savon-mousse (et autre!)… mais là, il m’ont même attrapée pour la crème de corps. Et je suis habituellement une coriace!
Une campagne pas racolleuse ni artificielle, en tous cas jusqu’à maintenant. De belles photos et de belles pubs. Qui semblent vouloir réellement nous parler, en tant que société, de façon intelligente. Comme s’ils n’avaient pas envie de nous raconter n’importe quoi. Et en le faisant de façon sobre et épurée.
J’ajoute: touché! (Un bon coup, un!).
Un téléphone cellulaire a dit a Carla Bruni…
Je ne serai pas celle qui jettera la première pierre. Du reste, qui serais-je pour le faire? Mais j’avoue avoir eu une surprise, qui me mena prestement devant mon téléviseur, sourcils tout froncés et en forme de point d’interrogation, lorsque j’y ai entendu jouer «Quelqu’un m’a dit», tout récemment… pour constater (avec stupeur) (et non, ce n’est pas le surnom de quelqu’un qui se trouvait à mes côtés au même moment) qu’il s’agissait en fait de la trame musicale d’une publicité de Telus Mobilité (si je ne m’abuse!?! c’est peut-être une marque concurrente, je ne suis même plus sûre!). En tous cas, c’est celle avec les petites grenouilles vertes à grosses boules rouges au bout des pattes et qui jouent au plafond de la chapelle Sixtine.
Sur le coup, je l’avoue, choquée je fus. Déçue, en fait. De un, parce que je n’ai pas compris (et je ne comprends toujours pas) le lien. Mais bon! Travaillant dans le milieu depuis si longtemps, pourquoi cherchais-je toujours un lien, une raison, une quelconque signification ou sens ultime?!?! (je vous le demande, oui, oui, je vous le demande!!!). Il n’y en a probablement pas. Mais ça me fait d’autant plus de peine car d’abord, je l’aime bien, cette chanson et surtout cette mélodie et qu’ensuite, j’aurais préféré la voir accolée à une pub sociétale, s’il faut à tout reste (j’sais pas, genre cancer du sein, soutien aux enfants malades, que sais-je encore, moi?!?).
Mais ça, c’est moi, justement. Et je ne suis pas Carla Bruni. Ni chanteuse, ni musicienne d’ailleurs. Alors je vais certainement rester avec mes questions – sans réponses. Et ce n’est pas plus mal. Au moins je l’aurai exprimé.
Voilà! Pas plus compliqué que ça!
Mais si jamais quelqu’un sait quelque chose, je demeure intéressée (je précise!).
Denis, l’amoureux de Julie
J’ai longtemps hésité à écrire ce billet, ne sachant pas par où commencer, d’abord, mais aussi par pudeur et par respect. Mais les jours passant, je me suis rendue compte que j’avais simplement besoin de le faire, pour moi, pour Denis mais aussi, pour la belle Julie.
J’en ai déjà parlé ici, de façon volontairement évasive, parce que je ne suis pas du genre à donner dans le sensationnalisme ni à étaler les moindres détails de ma vie et, du coup, celle des autres. Je ne rentrerai pas plus dans les détails aujourd’hui, mais mon billet se veut le simple témoignage d’une amitié. Et un très humble hommage.
Denis, qui hier encore (il me semble) nous a pris par surprise et nous a bien inquiétés… nous a déjà quittés. Contre toute attente et surtout, contre toute volonté. Même si je dis toujours que le malheur est complètement irrationnel et surtout, qu’il n’y a pas de hiérarchie ni de comparaison possible dans celui-ci, parfois, les événements sont trop difficiles pour nous permettre de les comprendre et surtout, de les accepter facilement.
Je suis passée, comme tous, de la révolte à la colère, puis la résignation et maintenant, la peine. Doublée du vide qu’il nous a laissé, conséquence obligée.
Denis était vraiment quelqu’un de bien. Un bon gars, au sens le plus positif du terme. Une force tranquille, un musicien de talent, une personne très réservée, au rire doux, au sourire et au regard si touchants. Quelqu’un d’intègre et d’authentique. Je parle ici surtout de l’homme, dans le privé, plutôt que de l’artiste public puisque c’est lui que j’ai eu la chance de connaître à travers Julie.
Il ne sert à rien de regretter et de se demander pourquoi… mais je reste, comme plusieurs, avec une amitié -ainsi que plusieurs moments- inachevés. Comme le ciné-parc. Ou les balades en voiture. Ou les soirées de jeux. Ou les spectacles et prestations. Pour ne nommer que ceux-ci.
En fait, Denis, j’ai simplement eu besoin et envie de te saluer, de te dire au revoir, maglré moi. De te dire que je t’aimais bien et que j’ai été très contente de te connaître. Et encore plus que tu aies rendu heureuse ma copine Julie, même si ce fut de trop courte durée, bien trop courte.
J’espère vraiment que tu es mieux où tu es et surtout, que tu ne souffres plus.
Grosses bises et… bon voyage!?!
P.S. J’aurais aussi une faveur à te demander. Tu te douteras laquelle et en fait, je suis certaine que ma demande est surperflue. Mais juste au cas… tu veux bien veiller un peu sur la belle Julie, maintenant? Même si elle a été courageuse et formidable tout au long de cette difficile aventure, je pense que ça l’aiderait un peu.
Horloge biologique
J’étais très curieuse de voir le second long métrage de ce réalisateur dont j’avais bien aimé le premier film, Québec-Montréal.
À nouveau, c’est intéressant de découvrir le point de vue de ces hommes «urbains» dans la trentaine, à un ou plusieurs tournants dans leur vie: les engagements dans leurs relations amoureuses et la paternité. De connaître leurs aspirations (ou non!?), leurs désirs (omniprésents), leurs intérêts (pas toujours très nobles ou recherchés, disons) et de leur interaction entre eux et avec les gens -et plus spécialement les femmes- qui les entourent. Un genre de chassé-croisé que je n’aurais certes jamais pu imaginer ni écrire moi-même, en tant que femme. Avec une signature franchement masculine et définitivement macho.
Des histoires en apparence réalistes et teintées d’une certaine tristesse. Cette dernière caractéristique étant assurément une conséquence de la première. On a l’impression de connaître de tels hommes, à certains moments alors qu’en même temps, on a envie de se dire que c’est de la fiction, que ça ne se peut pas, dans la «vraie vie». Certainement à prendre avec une bonne dose de modération, disons, je crois. Du moins, j’ai envie d’y croire! Ces portraits, certes empreints d’une certaine réalité, sont exagérés, amplifiés, cyniques et assurément provocateurs.
Les dialogues sont souvent drôles et à tout le moins percutant, crus. La vision est un peu simpliste, ou est-ce puérile? Mais encore là, il s’agit de mon opinion de celle-ci, de mon analyse toute féminine. L’analogie avec les hommes des cavernes, pour illustrer le côté «primaire» qu’ont parfois ces hommes est drôle et plutôt sympathique, au début. Par la suite, je trouvais l’intérêt moins fort et surtout, j’y ai vu une certaine redondance.
Les acteurs sont tous très convaincants dans leurs rôles respectifs, même ceux qui n’ont pas nécessairement le «physique de l’emploi», comme Paul, le futur-papa (joué par Pierre-François Legendre) et Sébastien, celui qui a un enfant (Jean-Phillipe Pearson). En fait, je pense que le niveau d’impact qu’ils ont eu sur moi était proportionnel à l’ampleur de la déception qu’ils ont ainsi créée, en me déstabilisant et me surprenant par leurs agissements et leurs réactions. Un bon point, un!
J’ai beaucoup aimé la trame sonore, qui m’a ramenée (tout comme les protagonistes) à mon adolescence de façon très visuelle. Les références à ce niveau étaient vraiment intéressantes. Un film bien réalisé, bien tourné, avec un très bon rythme du début à la fin. Certainement une des forces de ce réalisateur.
Réal.: Ricardo Trogi, Québec, 2005.