Un petit resto plutôt inusité découvert récemment.
À mi-chemin entre l’orient et le nord de l’Afrique (en terme d’inspiration et d’origine), le tout servi en formule tapas… vachement éclectique, me direz-vous!?!
Le menu est assez simple, composé de petits plats allant des légumes grillés aux épices marocaines, aux couscous, aux tajines, plusieurs plats de poissons et fruits de mer, du boeuf braisé, le méchoui d’agneau et même, ô surprise!: le foie gras!
Bien entendu je ne peux prétendre avoir tout goûté (et d’ailleurs, malgré toute mon énergie et ma bonne volonté, croyez-moi, je n’aurais jamais pu!). J’ai partagé le chèvre sur betterave jaune confite avec laitues et vinaigrette aux agrumes, le méchoui d’agneau avec sauce au feta, tomates et amandes, la chetchouka (ratatouille de légumes épicés) ainsi que le steak d’espadon aux olives. C’était tout bon, mais assez spécial comme ensemble.
Tous les plats sont goûteux et savoureux. Ce n’est pas de la fine gastronomie mais c’est vraiment bon. Et je trouve que c’est la combinaison des plats -ou un certain manque de cohérence entre ceux-ci, peut-être?- qui surprend. Ou déstabilise, disons.
Nous avons découvert deux petits vins, un algérien du genre «beaujolais nouveau», un Château Tellagh, je crois (vraiment pas dans mes goûts, mais il était correct) ainsi qu’un petit marocain, un Médina si je ne m’abuse, un bon rapport qualité-prix (que je pourrais un comparer à un «Hoya de Cadenas» espagnol).
Mais tout ceci n’aurait JAMAIS, mais alors là JAMAIS pu être complet sans l’exquis -je répète: l’exquis- fondant au chocolat (un genre de mi-cuit) avec glace au thé. Le fondant l’est complètement, riche à souhait, chocolaté parfaitement, bien, bien cochon, comme on l’aime! Et avec la petit glace à peine amer, au goût aussi frais que léger… une véritable combinaison parfaite, une!
Mais j’ai dû rentrer à pieds, avec une copine, nous tapant une heure de marche énergique et bienfaitrice, parce qu’autrement j’aurais assurément explosé! Le dessert était beaucoup trop copieux et riche. Mais comment résister!?!
201, rue Rachel est, entre St-Denis et St-Laurent.
Justine et Frédérick
Un week-end récent, j’ai eu le grand bonheur -et même honneur- de recevoir, l’instant d’une soirée, d’une nuit et d’un petit matin de douce folie, mes filleul et nièce adorés, la belle Juju et son grand frère, Fred. Qu’est-ce que ça a été agréable. On est allés se promener, faire un grand tour de métro (que leur grand-papa a construit), voir un film, manger une bouchée. Une belle soirée de plaisirs partagés.
Dimanche soir, revenue chez moi et affairée à diverses tâches de circonstances, en sortant de la douche, je trouve sur ma boîte vocale cet émouvant message de Justine, la voix déchirée par l’émotion: « Brigitte (…) je m’ennuie beaucoup de toi… pis… pis j’espère qu’on va se revoir… j’t’aime beaucoup… Bonne nuit!»
MY GOD…
C’est pour des tous petits moments volés comme ça, des moments d’intensité absolue, des moments de tendresse formidable, d’amour inouï que j’aime, moi, faire partie de ce monde si fou et si insensé (trop souvent).
Ma belle Justine: tu ne sauras jamais le plaisir que tu m’as fait. D’entendre ta délicieuse petite voix, comme ça, me dire ces si belles choses… et même si je sais pertinemment qu’elles furent proférées en temps de grand «déchirement existentiel»: soit le moment d’aller au lit (que tu aimerais si souvent repousser), la veille du retour à l’école! Mais ça n’a aucune importance, vraiment, aucune… C’est juste trop magnifique!
Et Fred, lui, déjà pré-ado (et déjà si beau avec ses cheveux longs), qui m’a demandé le plus sérieusement du monde et du haut de ses 9 ans, alors que nous attendions patiemment notre tour à la salle de bain (où Justine se prélassait longuement), «Puis, Brigitte, comment a été ta journée?», avec le plus grand intérêt du monde! Trop cute! Il a même écouté avec enthousiasme mon récit de la dite journée.
Qu’est-ce que je t’aime, mon beau Fred, et toi, ma belle Justine… même si vous grandissez vraiment trop vite!
PS – Et juste pour faire plaisir à leur maman (et la rassurer sur le beau travail d’éducation qu’elle fait!), Fred m’a dit, dimanche avant d’aller les reconduire: «En tous cas, merci beaucoup, Brigitte… Pour tout. Vraiment, je sais pas quoi dire!».
Consecration de Minuit, le soir
Même si j’aime vraiment beaucoup cette série, je n’ai pas osé ou voulu écrire sur celle-ci jusqu’à maintenant. Probablement par pudeur, disons, ou par peur que mon humble témoignage n’en soit pas à la hauteur.
Mais comme j’ai été ravie de les voir tous triompher hier, au 21e gala des Gémeaux, pour leur formidable travail, je me suis dit que je me devais d’en faire mention, cette fois. L’occasion était trop belle -et toute indiquée.
C’est qu’ils ont presque tout raflé (8 prix): meilleure série dramatique (s.d.), meilleurs textes s.d. (Pierre-Yves Bernard et Claude Legault), meilleur réalisateur s.d. (Podz), meilleur montage s.d. (Valérie Héroux), meilleur rôle masculin principal (trop séduisant Claude Legault), meilleure direction photographique s.d. (Jérôme Sabourin, Claudine Sauvé), meilleurs décors – toutes catégories (Dominique DesRochers) ainsi que le prix Jean-Besré (Pierre-Yves Bernard, Claude Legault, Podz) qui souligne un coup de cœur pour une émission, un artiste, un artisan ou un télédiffuseur, qui s’est démarqué de façon particulière par son originalité ou son innovation.
Une série originale, intelligente, magnifiquement tournée, à la caméra teintée de zones de bleu et de gris (à l’image du propos), avec une texture vraiment particulière. Au scénario si intéressant, différent, soit l’amitié très atypique de trois hommes, tous «doormen» de profession.
La nuit est donc la trame de fond mais également un personnage central de la série, autour de laquelle gravitent de très bons comédiens (Julien Poulin, Louis Champagne, Julie Perrault, Julie LeBreton pour ne nommer que ceux-ci), d’attachants personnages, avec autant d’humour que de tragique (dont elle déborde). Une série pleine d’humanité, sur les travers des humains, justement. Sur la solitude, l’amour, la recherche de soi et la rencontre de l’autre (et des autres). La trame sonore et musicale est très bonne et colle parfaitement à l’histoire.
Alors Bravo!, chapeau!, bien mérité! à tous ces artisans pour cette magnifique série.
J’ai tellement hâte de voir la suite en janvier… même si ce sera (déjà) la dernière.
Babel
Un autre très bon film de ce formidable réalisateur (qui nous a donné les très bons «Amores Perros» et «21 grams»). À nouveau cousu d’intensité, de drame, où la ligne est si fine et où tout peut basculer, à chaque instant, dans le tragique total, le désastre absolu. Iñárritu installe et maintient une atmosphère incroyable de justesse. Nous gardant sans cesse en haleine, mais aussi dans le doute, la crainte et bien sûr, avec un intérêt soutenu.
L’histoire d’une arme à feu qui voyage à travers les gens et qui affecte ceux-ci de différentes façons, ayant des répercussions sur plusieurs continents (du désert du Maroc en passant par le Japon, les États-Unis, le Mexique). Autre exploit: malgré la grande portée de ce film, le réalisateur nous livre un document intimiste, avec des personnages très attachants, touchants, tellement humains.
Avec la très bonne Cate Blanchet, Brad Pitt (convaincant), Gael García Bernal (toujours bon) et Adriana Barraza qui est vraiment fantastique.
La caméra et les images sont aussi belles que froides, par moments, aussi puissantes qu’émouvantes, parfois aussi.
Un film qui nous parle de violence, de préjugés, de souffrance et de douleur. Mais qui déborde aussi sur l’amour, l’amitié, la vie… son sens et sa valeur inestimable.
Réal.: Alejandro González Iñárritu, É.U./Mexique, 2006.
Philippe Noiret et Robert Altman
Loin de moi l’idée de comparer l’un à l’autre, puisque ce serait tout simplement impossible (et inutile!). Mais j’ai eu envie de parler un tout petit peu de ces deux très grands artistes, malheureusement tous deux disparus cette semaine…
Je ne peux non plus prétendre leur rendre un hommage à leur mesure respective. Je n’en ai ni la capacité, ni l’ambition. Je me contenterai donc de petits témoignages très personnels.
Philippe Noiret était un très grand acteur. Issu d’abord du théâtre et adopté ensuite par le cinéma (selon ses propres dires). Avec un tel charisme, une grande prestance, un immense talent et une force tranquille. Mais aussi et surtout, pour moi, une extraordinaire voix. Qui aurait certainement pu, si je l’avais connu, me pousser à bien des bassesses! Avec son regard, son air si particulier, toujours à mi-chemin entre la mélancolie/la tristesse et la bonté d’un Saint-Bernard! (mais prière de n’y voir et n’y entendre que le côté positif/touchant de l’analogie… car ce n’est que ça!).
J’ai repassé un peu sa filmographie pour me rappeler de si beaux et grands moments. Je ne pourrais vraiment dire quel rôle j’ai préféré (c’est incroyable de relire tous les films qu’il a fait, tous les rôles si différents qu’il a joués) et de toute façon je ne les ai pas tous vus, mais je pense pouvoir affirmer que deux de ses personnages m’ont plus spécialement marquée et me resteront longtemps en mémoire: deux personnages tellement opposés, d’ailleurs, soit celui d’Alexandre dans le très original «Alexandre le bienheureux» et celui de Pablo dans le magnifique «Cinéma Paradisio». Par sa justesse, sa sincérité, sa puissance et sa candeur, aussi. Quel grand comédien, ma foi. Qui me manquera beaucoup, mais dont nous avons maintenant la chance d’avoir tant de formidables souvenirs.
Robert Altman, maintenant. Que nous connaissons certainement moins, en tant que personne, de par ses fonctions non pas devant mais derrière la caméra. Mais dont j’aime beaucoup la vision, la caméra, l’œuvre. À nouveau, je suis allée consulter sa filmographie et j’étais stupéfaite par l’ampleur de celle-ci. Je pense même n’avoir pas vu la moitié de celle-ci (mais je me ferai le grand plaisir d’y remédier à loisir). Et j’en garde, assurément, plusieurs coups de cœur.
Pour moi, Altman a officiellement remis sur la carte, comme on dit (ou peut-être réinventé?), le genre chassé-croisé dramatique, mais de façon plus puissante, percutante et intense. Comme avec le très bon «Short Cuts», et aussi l’audacieux «The Player». J’avais beaucoup aimé «Gosford Park», venu longtemps après, film intéressant, astucieux, très fort. Un grand réalisateur, donc. Intemporel, visionnaire, dérangeant (de par ses films, je veux dire). Qui, lui aussi, me manquera beaucoup mais qui nous laisse également de formidables souvenirs.
Alors «Adieu!» à ces deux grands, mais surtout merci pour tout ce qu’ils nous ont donné, nous ont apporté, nous ont fait vivre, chacun à leur façon…