Celui de la Boîte noire, ai-je besoin d’ajouter!?!
Je ne vous ferai pas croire que je l’ai lu en entier. Là n’est pas l’intérêt, de toute façon. Pour moi, c’est un merveilleux outil de référence lorsque je cherche un(e) acteur-trice, un film, une info du genre. C’est aussi un formidable aide-mémoire, faisant gentiment ressortir au passage (et à tout coup!) les défaillances de la mienne (de mémoire!) et ravivant inévitablement de bons souvenirs chaque fois que je le consulte. C’est un «critique» assez fiable dans mon cas. C’est MA bible, quoi!
Il est sans cesse (dans le sens de annuellement) amélioré, engraissé, mis à jour. De plus en plus complet. Il recense les différents courants et époques de cinéma, les filmographies des réalisateurs-trices/acteurs-trices et dresse la liste des honneurs remportés par ceux-ci (entre autres). Toujours intéressant à avoir sous la main. C’est finalement une source d’inspiration et même une boîte à surprise!: il me permet régulièrement d’identifier ou retrouver un film que je n’ai pas encore vu et qui m’intéresse.
Et c’est tellement pas cher, comme outil! (une fois de plus, je précise n’avoir aucun lien mercantile avec la chose…). Un formidable cadeau pour vos amis/parents cinéphiles (note à mon papa: je n’ai PAS dit que le Père Noël ALLAIT te l’offrir cette année, j’ai dit que ça faisait un beau cadeau!). Il est complètement durable/recyclable: dans le bac vert -carrément!- quand vraiment trop désuet, mais aussi et surtout, il peut facilement être conservé quelques années avant que l’on DOIVE ABSOLUMENT passer au suivant. Ce qui a le double avantage d’entretenir et aiguiser notre désir! (si besoin il y a!).
En vente à la Boîte noire (chaque année/automne) ainsi que dans plusieurs librairies.
Catégorie : De mes yeux lu
Le gout du bonheur (trilogie)
Marie Laberge est l’Écrivaine des Sentiments. Des vrais! Ceux que l’on ressent, ceux que l’on exprime -bien ou mal-, ceux qu’on ne peut exprimer, les «refoulés» (et elle le fait alors à notre place et de façon magistrale). J’ai rarement lu des histoires aussi intenses à ce chapitre. Elle emprunte aussi au théâtre, probablement ce qui ajoute au côté réaliste et vivant de ses romans. J’aime vraiment beaucoup cette talentueuse écrivaine, à la plume assez inspirée, très visuelle, très très intense. Peu ou pas de chance de tomber sur un sujet léger, ou traité avec légèreté. Ici, on parle des VRAIES affaires. En long et en large. (D’ailleurs, elle doit achever sa sabbatique, non?!?! À suivre!)
Avec le 1er livre de cette trilogie, «Gabrielle», elle avait ouvert le bal, elle avait mis la table et campé ses nombreux et non moins intéressants personnages. Une histoire d’amour et de famille dans le Québec des années 30. Toute une génération (deux, en fait) remplie de personnages attachants et colorés, qui ont souvent la vie dure et caractéristique de ce cette période, aux destins et aux valeurs très différents. Elle nous laissait sur un drame, certes, mais aussi avec une ouverture sur ce grand petit monde qu’elle venait de créer: les enfants de cette famille (ceux de Gabrielle). Dans le 2e, «Adélaïde», c’est ce que l’on suit donc. Et pour le suivre, on le suit. Tout juste si on n’y prend pas part! Avec comme point central cette jeune femme sauvage et intègre (Adélaïde), la fille de Gabrielle. Et autour d’elle, ses frères et sœurs, son père, ses cousines, ses tantes, ses amis, connaissances, ses amours aussi. Et le beau Nick. Sur fond de 2e Guerre mondiale.
J’ai mis beaucoup de temps à embarquer dans «Gabrielle», mais une fois fait, je l’ai littéralement dévoré et me suis retrouvée en arrêt forcé et en suspens, attendant la parution du second. Sûrement un très bon coup de marketing, mais un petit peu frustrant quand même pour le lecteur, il m’a semblé. «Adélaïde», c’est à se demander si je l’ai effectivement lu?, tellement j’y ai plongé pour en ressortir -à de rares et courtes occasions- me permettant de travailler, me ravitailler, et dormir un peu. Au cas où vous ne l’auriez pas lu, je ne vous raconterai pas la fin, mais je suis obligée de préciser que, comme ma copine Sophie P, si j’avais rencontré Marie Laberge dans les jours suivant la fin de ma lecture… j’eus été obligée de l’insulter avec véhémence (parce que je suis contre la violence et que je n’aurais donc pas pu la taper! Mais l’envie m’aurait habitée quand même…ok!, j’exagère!). Mais quelle espèce de fin plate, VRAIMENT trop plate, qu’on voyait venir en se disant «elle ne nous ferait pas ça, elle ne nous ferait JAMAIS ça, voyons!?!», une fin sur-dramatique et décevante. Probablement suis-je un peu intense moi-même?, et qu’il s’agit plus d’une déception personnelle???… Enfin, que de frustration, bon!
«Florent», la suite et fin, j’ai eu longtemps envie de le bouder, mais comme ce n’est pas dans ma nature, j’ai (encore) attendu jusqu’à novembre de la même année et me le suis procuré. Mais j’ai certainement été trop éprouvée par le précédent, ou alors le dernier n’était pas à la hauteur des deux autres. Peu importe, j’ai décroché et je ne l’ai même pas terminé. Mais ma copine Martine (qui raconte si bien!) m’a résumé la chose. Et je l’en remercie encore, en passant. Moi, je n’avais plus envie. Plate, hein? Apparemment, ça arrive. Et cela n’enlève rien à l’ensemble de l’œuvre et aux grands moments qu’elle m’a fait vivre…
Aux Éditions du Boréal, Gabriel en 2000, Adélaïde en avril et Florent en novembre 2001.
Le liseur
Un bon récit sur le surexploité sujet de la 2e guerre mondiale et tout ce qui s’y rattache de près ou de loin. Dans le cas présent, c’est bien écrit (ou en tous cas, si je me fie à la traduction -mea culpa!) et le récit est amené tout doucement, tout simplement, avec une force lente mais sûre. L’ensemble reste plutôt froid. Probablement à la façon d’un spectateur devant un tel récit. Et un peu à l’image des principaux personnages.
Le livre raconte l’histoire d’un jeune adolescent étudiant qui fait la rencontre (marquante) d’une femme dans la trentaine, en apparence plutôt banale. S’installe entre eux une drôle de relation, que le livre raconte. Et ils se perdent un bon jour pour se retrouver, plusieurs années plus tard, dans des circonstances pour le moins différentes. Et difficiles, tant pour l’un que pour l’autre. Une histoire de découverte, de sexualité, d’amour aussi. Qui parle des différences d’âge et de réalité sociale. De présent, mais aussi et surtout de passé… et de ses répercussions. Une histoire très touchante, on s’en doute un peu.
On entre dans le livre comme sur la pointe des pieds, on le traverse de la même façon, en s’attardant de plus en plus, et on en ressort les pieds biens à plat et la démarche un peu lourde. C’est la meilleure façon que j’ai trouvée pour l’expliquer (s’cusez-là!).
Et une fois de plus, je remercie Dr Sophie pour sa référence!
De Bernhard Schlink, aux éditions Gallimard, 1996.
La dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil
C’est par le livre portant ce très long titre plutôt surprenant et inhabituel que j’ai découvert celui qui allait devenir un de mes auteurs préférés (et qui nous a quittés l’an dernier, à mon très grand regret. J’attendais toujours son prochain livre… snif! snif! snif!): Jean-Baptiste Rossi, publié sous l’anagramme «Sébastien Japrisot» (merci papa!).
Et que j’ai lu d’une traite. Une nuit. Pour vrai! Je le juuuure! (comme dirait si bien ma nièce Justine). J’avoue qu’au début, j’étais perplexe, je trouvais le récit un peu difficile, un peu aride. Pas dans le sens de «langage inaccessible» ou de «descriptions lourdes et denses». Mais Japrisot (pour ceux et celles qui ne connaissent pas) a un style assez unique et original. Ses récits sont extrêment complexes, bien ficelés et toujours racontés de façon très spéciale. Par différents personnages. De différents points de vue, donc. De façon habile mais pas toujours évidente à suivre. Comme vous pouvez le constater, c’est un peu difficile à expliquer aussi! Dans «La dame…», il nous raconte l’histoire d’une femme qui arrive à une station-service pour utiliser les toilettes et qui soudainement s’effondre et au réveil, ne se souvient plus de rien. Ni qui elle est, ni pourquoi il lui arrive ce qui lui arrive et surtout pourquoi elle est dans cet état. Commence alors une longue quête (pour elle et nous) qui la mènera très loin et tout proche en meme temps.
C’est un roman policier. C’est tellement intéressant. Et mélangeant en même temps. Mais qu’est-ce que j’aime ça! Et on a l’impression à plusieurs endroits que l’auteur s’est trompé (ou peut-être suis-je la seule à oser le penser?) et on revient en arrière, on fouille, on constate qu’on s’est (bien sûr) trompée soi-même (et qu’on est donc un ti-peu NAÏVE, peut-être!?!), on continue, on veut savoir et on veut comprendre.
L’intérêt premier de ce livre (et de plusieurs de ses livres) est pour moi cette façon qu’il a de raconter l’histoire. La façon de bâtir son récit. Comme un casse-tête, mais toujours différent. J’aime aussi son style un peu froid.
Note: Je reviendrai sur d’autres de ses livres plus tard. En attendant, j’ajoute que plusieurs d’entre eux ont fait l’objet de films par la suite (dont «La dame…») et dont «Un long dimanche de fiançailles» qui prend l’affiche bientôt (réalisé par Jean-Pierre Jeunet, avec entre autres Audrey Tautou). Je vous en reparle…
Aux éditions Denoël, 1977.
Stupeurs et tremblements
Le bouquin qui m’a fait découvrir l’originale et prolifique Amélie Nothomb. Au risque de passer pour une excentrique (ou une désoeuvrée?!?!), je vais d’abord vous confier que j’aime particulièrement la collection de Mme Nothomb aux Éditions Albin Michel. Des beaux livres sobres, qui sentent bon le livre, avec une belle typo, grosse et ronde. Et ça se dévore comme une bonne pomme croquante en saison, même si les récits sont toujours un peu surprenants et «flyés». J’aime beaucoup le style de l’auteure, qui est spontané, éclaté, simple, mais avec une grande intensité. Dans ce livre, j’ai particulièrement aimé le récit en lui-même, celui d’une jeune femme belge habitant et travaillant au Japon. La réalité que cela implique, et toutes les conséquences ou répercussions que ça comporte aussi pour elle et versus les autres femmes -et hommes- à l’intérieur d’une entreprise et dans cette société. Le rôle de la femme dans ce pays, ou plutôt le sort qui lui est encore réservé. Ça m’a vraiment beaucoup intéressée. Avec beaucoup d’humour. Un bon humour un peu cynique et cousu d’autodérision, qui lui est aussi caractéristique. Et apparemment à forte saveur autobiographique.
Aux Éditions Albin-Michel, 1999.