Auteur/autrice : brigitte

Les Choristes

Énoncé de façon concise et simple: un très joli film.
Joli parce qu’il nous raconte une histoire relativement positive et touchante. Et parce qu’il parle de choses pas très «sexy», pas très commerciales mais tellement importantes et universelles: le besoin d’amour (toutes origines confondues), le sentiment d’appartenance, le besoin de reconnaissance, la compassion, la passion, la gentillesse, mais aussi la méchanceté, la suffisance, la frustration, le mal-être. Et ce que tous ces choses peuvent avoir comme répercussions dans la vie d’une personne.
Gérard Jugnot, que j’aime bien comme comédien, m’a semblé encore meilleur dans ce rôle. Il est posé, émouvant, intègre, modeste dans ce très beau rôle de musicien n’ayant pas officiellement réussi (c’est ma version des faits), mais en individu et en professeur ayant on ne peut plus maîtrisé l’art de communiquer ses passions ainsi que ses formidables valeurs. En pensant à son personnage, on se dit que c’est vraiment quelqu’un de bien. Et qu’on aurait aimé l’avoir comme professeur, nous aussi!
Clément Mathieu (Jugnot) est un suppléant arrivant dans un collège pour jeunes enfants ayant des troubles de comportement (et quelques-uns étant abandonnés ou orphelins). Le collège est dirigé par un homme dur et intransigeant, sous le signe de la répression la plus totale («action/réaction», comme il explique lui-même). C’est donc l’histoire de l’arrivée de cet homme, son impact sur les enfants, le collège, de même que les autres enseignants.
Presque tous les enfants sont très bons, crédibles, attachants. Même ceux qui ont des personnages plus difficiles, disons, arrivent à nous communiquer leurs sentiments de toutes sortes et à nous atteindre à travers ceux-ci. Parce que la vie n’est jamais toute blanche ou toute noire, comme on le sait, et que la façon dont évoluent les gens a généralement beaucoup à voir avec leurs environnements familial, social, leur éducation, etc.
La trame musicale est tellement belle, presque lyrique. Quelles voix ont ces enfants, c’est vraiment impressionnant. On ressort du film rempli de toutes ces voix, avec plusieurs images et petits sourires en tête, le coeur un peu serré, mais somme toute léger…
Réal.: Christophe Barratier, France, 2004.

Petit palmares rafraîchissant

Bon! J’en ai parlé « par la bande » et à travers un autre billet, mais là, je me dois de le faire franchement et correctement!
Parce que la crème glacée c’est comme le chocolat… c’est délicieux, c’est un pur plaisir et à la vie, essentiel! (en tous cas à la mienne). La crème glacée est pour moi comme l’eau, pour les plantes. Mais n’allez pas conclure, de là, que je sois une plante ni que j’arrose les miennes à la crème glacée, car vous seriez définitivement dans le champ. Pas celui de patates ni même celui de la vision, mais peu importe, je m’égare, je dérape… de mon onctueux sujet!
J’aime LA crème glacée. Mais je n’aime pas TOUTES les crèmes glacées. Nuance!
J’aime beaucoup celle de Ben & Jerry’s (surtout celle du petit magasin/café sur Maisonneuve), mais aussi celle qu’on retrouve en épicerie.
J’aime bien la Häagen Dazs, un classique des plus honnête.
J’aime beaucoup celle du Bilboquet, qui est originale, traditionnelle, folklorique et succulente. Mais j’aime pas mal moins les looooooooooooongues files d’attente rue Bernard, pour y goûter! (qu’est-ce que je suis exigeante, à la fin! ou à la faim???).
J’aime beaucoup celle de chez Roberto, sur Bélanger, où je vais me « bourrer la fraise » avec ma copine Jani, par exemple. Celle de base, style gelati et aussi les petits montages plus élaborés.
Plus récemment, j’ai découvert celle du Havre des glaces, marché Jean-Talon, et j’avoue que non seulement je l’aime beaucoup mais présentement, c’est mon coup de coeur (et de langue). Mention spéciale pour le parfum pistache, et aussi pour l’espresso avec grains de café frais râpés!
Maintenant, voici la partie délicate de mon palmarès. Celle où, inévitablement, je ferai de la peine à quelqu’un… Mais petite précision, avant de me lancer, qui devrait faire toute la différence : tous les goûts sont dans la nature et surtout -dans les papilles- et les préférences sont propres à chacun/e!!! Je le crois profondément! Alors trève de préambule, voici mon aveu : le « chum de JL », puisque c’est son titre officiel sur mon carnet, m’a parlé d’un endroit à découvrir, Ali-Baba, à Cacouna, en Gaspésie. J’ai reçu la visite de ma copine qui y habite et qui était, comble de chance, arrêtée, chemin faisant vers Montréal, cueillir des échantillons du dit délice en question.
Nous avons donc pu goûter à ce réputé produit, pas plus tard qu’hier. Mais je dois avouer ma/notre déception (toute(s) personnelle(s), je le répète!). Nous avons goûté chocolat-nougat et pistaches. Dans les deux cas, un fort goût de saveurs artificielles (et idem pour la couleur de la pistache). Peut-être l’ont-ils changée? Peut-être étions-nous sous l’influence (négative) de la météo (tout aussi négative)? Peut-être sommes-nous indignes de l’apprécier??? Nous ne pouvons témoigner sur ces points, mais je ne peux donc et malheureusement pas l’ajouter à mon palmarès personnel. Mais je remercie ma «source» pour cette référence, parce qu’il est toujours agréable de connaître autre chose et de faire des découvertes.
Il y en aura vraisemblablement d’autres, de places formidables dont je pourrai témoigner (d’ailleurs, je me suis retenue de vous faire l’éloge, en long et en large, du gelati italien puisque j’ai eu l’honneur et le bonheur d’y goûter « sur place », à maintes reprises, lors de mon périple avec mon ami François), parce que la vie est ainsi faite: une place n’attend pas l’autre, comme dit l’expression. Ou est-ce une glace, n’attend pas l’autre!?! Je ne sais plus.
Mais ce que je sais, c’est que le retour de l’été (et même si je déguste à l’année longue cette exquise invention) m’est encore plus alléchant quand je pense à toutes ces parties de «lécheries rafraîchissantes» en perspective (seule ou à deux/trois/plus?)…
Allez, au plaisir!

Vera Drake

Un autre film tout droit sorti de la cuvée FCMM 2004, que j’avais manqué à ce moment. Mais que j’avais hâte de voir… avec raison puis-je ajouter maintenant!
C’est le genre de film qui vient vraiment vous chercher… L’histoire d’une femme d’une bonté si entière et si authentique (à faire pleurer, même, dans mon cas!), une mère de famille adorable et une épouse attachante, toujours prête à aider les autres, toujours de bonne humeur, que tout le monde aime (comment faire autrement)?!? Mais à qui toute cette bonté coûtera cher… malheureusement et tellement ironiquement.
Le film aborde le difficile sujet de l’avortement dans l’Angleterre des années 50 (sujet encore d’actualité, d’ailleurs), à travers la vie connue et la vie cachée de cette femme, Vera Drake. Deux réalités, deux pôles d’activités mais une seule protagoniste et un même but: celui d’aider les autres.
Un film tout en émotion, pendant lequel on retient notre souffle à quelques reprises. Par peur de ce qui peut se passer, par tristesse de confirmer, tranquillement, les différents événements. On voudrait tellement que cette femme soit traitée et reconnue à sa juste valeur. On en arrive même à oublier les gestes qu’elle a posés et les conséquences possibles (et graves) de ceux-ci.
Imelda Staunton est tout simplement grandiose dans ce rôle. Grandiose de simplicité, de nuances, de dignité, de douceur et de calme. Phil Davis, qui campe son mari, est également formidable et très convaincant. Comme on aimerait les avoir dans notre famille, ces deux-là… (même si j’adore la mienne -en passant- rien à voir!). La reconstitution de la période est très bonne. Les personnages sont tous intéressants et typés.
Un très beau film, qui met en lumière, du même coup, plusieurs autres dualités sous-jacentes: la douceur du rythme et la dureté des événements, les classes sociales qui se côtoient et leurs réalités propres, l’amour et la désillusion, la vérité et le mensonge, les choix et leurs conséquences. Vraiment touchant.
Réal.: Mike Leigh, Royaume-Uni, 2004.

Tout le monde en parle

Et moi aussi, maintenant! Et même si je ne pensais pas le faire! Mais en regardant distraitement les «meilleurs moments», hier soir, en compagnie de ma grande copine Jani, nous en avons discuté et ça m’a donné le goût d’en parler.
Mise au point en commençant: je ne connais pas l’émission «originale» française et franchement, après tout ce que j’ai entendu, je n’ai pas envie de la regarder non plus. Je parle donc de l’adaptation québécoise de celle-ci, uniquement.
Pour moi, il y a deux choses qui me plaisent à la base de cette émission, et elles sont d’égale importance!: la plage horaire de l’émission et son esprit de convivialité. Dans le premier cas, parce que, jusqu’à tout récemment, les dimanches soirs de télé me semblaient (indépendamment de mes occupations personnelles) teintés d’ennui, de nostalgie, du sentiment un peu triste de seule «veille du lundi matin»! Et tout ça a changé, à ma plus grande joie! Même si le dimanche soir n’est toujours pas mon préféré, il devient maintenant prometteur de «mini-happening», porteur de folie douce, d’humour (de tous genres), d’esprit festif et de découvertes «en gang»! Ce qui me plait vraiment.
J’apprécie G.A. Lepage depuis Rock et belles oreilles. Et depuis ce temps, je lui trouve les mêmes défauts et les mêmes qualités. C’est ce que j’aime le plus du personnage (ou de la personne): son côté authentique. Il est parfois attachant, naïf, drôle, intense, moqueur (très), il s’émerveille ou s’indigne, et parfois encore, il est prétentieux, un peu quétaine, un peu condescendant, (trop) moqueur, (un peu) méchant et il se prend, il est vrai, de plus en plus au sérieux, maintenant. Par contre, ce n’est pas toujours de façon négative, il m’apparait. Parce que je trouve qu’il a effectivement fait de sérieuses réalisations, au sens de «bien faites» et de «intéressantes». Ma préférée étant, à ce jour, sa délicieuse série «Un gars une fille». C’est quelqu’un qui a touché à beaucoup de choses, qui a travaillé fort toute sa carrière (jusqu’à présent), qui a du talent et qui raffole apparemment de ce milieu – et de ce qu’il fait. Sûrement ce qui ajoute à l’intérêt de ses projets pour le spectateur.
Bien sûr, il y a apparemment des «cliques» qui prennent forme sur le plateau de TLMEP. On devine qu’il y a ceux qui se connaissent et s’apprécient, ceux qui se connaissent et ne s’apprécient pas et ceux encore qui ne se connaissent pas (et donc on verra bien pour l’appréciation). Mais, personnellement, ça ne me dérange pas, tant que cela ne porte pas préjudice à quiconque et de façon injuste, disons. Mais nous avons toujours la possibilité, en tant que spectateur, d’en faire, d’en dire et d’en retenir ce que l’on veut par la suite.
TLMEP, c’est l’occasion par excellence de connaître un tout petit peu mieux une personnalité issue d’un milieu donné. C’est d’ailleurs l’occasion pour elle de se faire entendre, de s’exprimer, de nous impressionner ou à l’inverse, de ne pas le faire. Malgré la préparation des entrevues et le côté «organisé» de la chose, j’aime que les gens soient un peu responsables de l’image finale qu’ils nous laisseront.
Tantôt c’est de la grosse déception profonde et ridicule… comme Anne-Marie Losique qui avait, selon moi, LA chance de nous prouver (ou de nous faire croire) qu’elle n’est pas si nunuche, si débile, si vide de sens, mais qui a préféré, à l’inverse, nous convaincre du contraire. Bah! Ce fut son choix! Tantôt encore, ce sont des entrevues intelligentes, intéressantes, par des personnalités méconnues (ex.: Jack Layton – mais il ne fut pas le seul). J’avoue que ce sont (à ma grande surprise) les personnalités politiques qui m’ont le plus intéressée cette année. Sans oublier la délicieuse prestation du formidable Martin Matte. Qu’est-ce qu’il me fait rire.
J’aime aussi beaucoup Dany Turcotte. Je le trouve courageux de faire ce qu’il fait, je le trouve généralement drôle mais parfois un peu navrant et «vain». J’ai régulièrement l’impression qu’il dit ce qu’on lui demande de dire, qu’il va plus loin qu’il aimerait le faire ou alors, dans une toute autre direction que celle qu’il prendrait spontanément. Mais ça reste un gros «show», d’abord et avant tout. Ça fait partie de la «game», comme on dit.
N’en déplaise à ceux qui n’aiment pas ou qui sont même choqués, à l’occasion (et de façon tellement exagérée, à mon sens…), moi, j’aime dorénavant les dimanches soirs en compagnie de TLMEP et j’ai l’impression d’en avoir pour mon argent, s’il faut donc toujours ramener (de façon très naïve) les émissions de la télé d’état à ce genre de considérations!
Réal.: Manon Brisebois (celle du piton), Radio-Canada, 2004-2005 (1ère saison). G.A. est également scripteur et co-producteur de l’émission, en plus de l’animer.

Sideways

Couronnée meilleure comédie aux Golden Globe cette année. Une comédie somme toute dramatique (au sens de «ça parle des vraies affaires»), avec de très bons acteurs. Thomas Haden Church et Paul Giamatti sont vraiment formidables dans leurs rôles respectifs d’acteur/tombeur qui est sur le point de se marier (Jack) et d’écrivain-amateur-de-vin-en-plein-divorce-et-crise-existentielle (Miles). Mention spéciale pour le 2e, qui porte en grande partie le récit -et le film- sur ses pauvres épaules déjà très chargées et même un peu tombantes (je parle de son personnage, bien sûr!).
Une semaine dans la vie de deux amis. Un «road movie» en terre fertile, avec croisée des chemins: la célèbre route des vins de cette région, l’amour du vin et des bonnes choses, l’amour tout court et finalement, l’amitié. Et la place de chacun dans la vie de ces deux hommes… et de deux femmes qu’ils rencontreront au passage (mais certes pas au hasard!). L’histoire est intéressante, mais un peu tirée par les cheveux, je trouve, ou disons un peu arrangée avec l’autre (le fameux gars des vues), parfois. Un sujet des plus réaliste, traité sans prétention.
Les dialogues sont vraiment drôles et intéressants. L’humour est bon et efficace. Sarcastique et ironique, comme je l’aime. Je me suis même esclaffée tout haut à quelques reprises… malgré ma Jani-de-copine, qui dormait allègrement sur le divan d’à côté! (est-ce que ça se peut, ça, dormir allègrement… je vous le demande!?!). Les paysages de Californie et les images de vignobles sont très belles.
Tout en douceur, on réfléchit, une fois de plus, puisqu’il s’agit de thèmes on ne peut plus récurrents actuellement au cinéma. Entendre les relations homme-femme, et plus particulièrement les problèmes ou les fins de relation. En passant par la fidélité et la loyauté. Ce qui peut s’appliquer tant à l’amour qu’à l’amitié, apparemment.
J’ai déjà mentionné ne pas aimer les fins qui n’en sont pas, qui nous laissent l’obligation de décider, comme si le réalisateur n’avait pu trancher lui-même, ou alors de façon trop obscure ou un peu «pseudo». Dans ce cas-ci, disons que l’ouverture est voulu, franche et même agréable. Du moins à mon humble avis!
Réal.: Alexander Payne, É.U., 2004.