Ayant vu les bandes annonces depuis un bon moment déjà, j’avais hâte de voir ce film. Pour le sujet, qui m’apparaissait à tout le moins prometteur, ainsi que pour les formidables comédiennes et comédiens.
C’est, en très résumé, l’histoire de deux femmes et mères, des drames -très différents- qu’elles vivent chacune de leur côté, ainsi que de la relation qu’elles ont avec leurs filles mais aussi avec leurs propres mères. Lesquelles relations sont très représentatives de la nature même des personnes qui les vivent. Il y en a pour tous les goûts – et toutes les réalités (faut voir le film, quoi!). Les deux femmes se retrouvent tout à coup à partager leur quotidien à des moments charnières de leurs vies respectives. C’est tout sauf simple, c’est chargé de tension et de potentiel de problème.
Chose certaine, ce n’est pas une comédie. Un film sur le malaise, le vrai, celui qui se fout complètement des autres et de ce qu’ils vont penser. Un drame familial, je pense que c’est la meilleure façon de résumer la chose. On devine, petit à petit, les événements et la tournure qu’ils vont prendre. Mais en y réfléchissant, ça n’est pas grave car là n’est pas l’intérêt premier du film, à mon avis. Il est plutôt dans les réactions des personnages, dans leur façon d’agir, dans l’atmosphère créée par eux. C’est dérangeant, c’est très crédible et ça nous fait réfléchir sur la différence, le respect, l’intégrité et les choix. Ceux que l’on fait et ceux que l’on impose. Le tout, sans en rajouter ni en faire trop. Un très bon point, dans les circonstances.
Sylvie Moreau et Macha Grenon, dans les rôles titres (et diamétralement opposés), sont formidables. Je me suis amusée, par la suite, à me demander si elles auraient pu tenir respectivement le rôle de l’autre!?! Elles ont tellement le genre et le physique de leurs personnages. Ça parait presque impossible, même si ce sont de très bonnes comédiennes. Et puis en fait, ça n’est pas important, une question parmi tant d’autres que je me suis posée. Jacques L’Heureux (alias «Passe-Montagne» – vous comprendrez pourquoi je le mentionne si vous voyez le film) y tient un très improbable rôle, mais de très convaincante façon. Vraiment un rôle de composition, en tous cas en regard de ceux qu’ils a tenus jusqu’à maintenant. Les jeunes filles, Juliette Gosselin et Mylène St-Sauveur, sont également crédibles.
À la fin de la projection, j’avais un sentiment de déjà vu. Je n’arrive toujours pas à savoir si c’est effectivement le cas donc, et que j’ai vu un scénario semblable par le passé ou si, tout simplement, nous entrons tellement dans l’histoire qu’elle nous semble familière à ce point. En tous cas, il s’est passé ce qui se passe parfois quand j’écoute un film de ce genre, à savoir j’entre complètement dans l’histoire et, à un moment, je réalise que le grand sentiment de malaise que je ressens de façon très personnelle, ne s’applique pas à moi, en fait, mais bien aux protagonistes de l’histoire. Je suis toujours dérangée -mais fascinée- quand un film produit un tel effet sur moi. Habile.
Une cinéaste talentueuse, simple mais efficace. Qui a apparemment des choses à dire et n’a pas peur de le faire. Les images sont belles. La trame musicale est très appropriée.
Réal.: Louise Archambault, Québec, 2005. C’est elle qui a réalisé le (bon) court métrage «Atomic Sake», il y a quelques années.
Familia
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