Bon, bon, bon! Vous allez me voir venir, je le sais, avec mes gros sabots de cinéphile un peu puriste, doublés de mes semelles de femme! Je suis allée voir ce film par curiosité, par intérêt pour l’histoire et l’émoi qu’elle avait créée il y a plusieurs années… et parce que Spielberg a quand même le tour, côté réalisation.
Effectivement, sur ce point (entendre la réalisation), ça le fait. My God! Je suis toujours épatée, impressionnée, renversée, même, par de tels effets (le rendu visuel et le nombre de ceux-ci), c’est vraiment fascinant. On y croit presque.
Mais là où l’on décroche, c’est, une fois de plus, dans le scénario. Pourquoi user toujours et autant d’exagération, jusqu’à en perdre la crédibilité? À titre d’exemple (par excellence d’ailleurs!), à un moment, lorsque les choses commencent à tourner mal dans le coin où habite Tom Cruise et que tout explose et tous s’affolent, plusieurs personnes se dirigent vers le centre névralgique de l’action et, tout à coup, un ami de Tom Cruise lui demande, au passage: «What’s going on?». Ce à quoi Tom répond, en courant et du tact au tact: «I don’t know! I’m gonna find out!». À ce moment, Jani -ma copine et voisine de banc- s’est retournée vers moi avec un air rempli d’incrédulité (devant une telle réplique), ce à quoi j’ai répondu «Ben oui! Il va aller au bureau d’information pour savoir ce qui se passe, voyons!»… Et nous avons pouffé de rire simultanément (aussi silencieusement que possible, on est au cinéma, quand même!) (mais pas de plaisir, de ridicule, en fait!).
Et aussi, pourquoi TOUT LE MONDE se fait prendre, meurt ou est blessé… sauf Tom Cruise et ses petits rejetons? Pourquoi eux sont-ils invincibles, littéralement??? Je me suis même demandé à un moment si nous allions apprendre qu’ils étaient eux-mêmes des extra-terrestres encore plus invincibles que les autres?… mais non! J’ai même souhaité que le fils connaisse un autre sort (méchante, moi!), ce qui m’eut semblé plus triste mais un tant soit plus CRÉDIBLE. Enfin…!
Et le côté «homme», i.e. de la bataille en veux-tu, en v’la, de l’action à perdre le souffle ou à étourdir (surtout avec la trame sonore hyper percutante qui en rajoute), de la tuerie à qui mieux-mieux, etc. Je suis peut-être dans l’erreur de qualifier ce genre de film comme plaisant généralement davantage aux hommes? Je ne sais pas! Mais c’est vraiment la vision que j’en ai! Et comme ça ne me rejoint pas particulièrement, mais que je suis une femme (et que je peux dire la même chose sur les intérêts de plusieurs de mes copines…!?!).
Mais même si on décroche devant tant d’exagération, si on est un peu sur les nerfs par toute l’action et la violence, on suit quand même. C’est intrigant, notre intérêt demeure. On veut savoir ce qui va (encore) arriver!
Je n’expliquerai pas la fin pour le bénéfice des personnes qui n’auraient pas vu le film et désirent le faire, mais franchement! Quelle espèce de fin plate! Quelle espèce de morale qui, dans ce contexte, nous apparait totalement puérile, voir même et à nouveau, complètement invraisemblable??? Peut-être s’agit-il de la fin originale et qui donc, était plus crédible à l’époque? Je ne suis pas certaine, mais ça doit. Mais cette fois-ci, un gros «booooooo» pour n’avoir pas su adapter la finale. Quand même, quand on planifie un coup depuis tant d’années, on s’arrange pour tout prévoir, me semble, non? Surtout l’essentiel… soit sa propre survie. Anyway!
Tom Cruise est bon mais un peu trop intense, je trouve. Sa fille m’est vraiment tombée sur les nerfs, son fils aussi (je parle du lien filial dans le film). Sont-ce leurs rôles ou leurs prestations? Je ne sais pas. En fait, seul Morgan Freeman (ou plutôt sa belle et sensuelle voix!) m’a plu. Et Tim Robbins, un de mes acteurs fétiches, qui m’a surprise. Je l’ai trouvé étrange (à l’image de son rôle, visiblement) mais convaincant.
La question que je me suis posée à la fin du film, et en y repensant par la suite, est de tout autre ordre, par contre. Je me suis arrêtée à me demander ce que pouvait coûter vraiment un tel film (je pense que j’ai entendu dans les centaines de millions, ce qui est sûrement la norme, maintenant, pour de telles méga-productions américaines). Je me suis ensuite questionnée sur le rôle ou la pertinence -profonde et réelle- d’un tel film pour le spectateur, ce qu’il lui apporte en bout de ligne… puis je me demandée tout ce que l’on aurait pu faire d’autre (au sens «d’utile») avec une telle somme? Genre investir dans la recherche pour le sida ou autre maladie pas très «payante» à ce niveau actuellement. Ou en l’investissant dans la lutte contre la pauvreté, que ce soit dans les pays en développement ou même ici, en Amérique du nord. Ou encore en mettant ces GROS sous dans le système d’éducation!?!
Je sais, je sais, ma réflexion est elle-même tirée par les cheveux, un brin simpliste et est en fait quelque peu malhonnête au niveau de la comparaison pure. Mais vraiment, je ne peux m’empêcher d’y penser. De me questionner. Et de me trouver chaque fois un peu plus perplexe, mais toujours aussi spectatrice (dans le sens d’impuissante), du moins il me semble… Mais de toute façon, c’est une tout autre histoire, qui peut s’appliquer (et même davantage) à plusieurs autres films. Et à tellement d’autres choses… qui ne sont même pas divertissantes, en plus! S’cusez-là?!?
Réal.: Steven Spielberg, É.U., 2005
War of the worlds
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