Un film de la cuvée 2005 du FNC.
L’histoire de Laurent, un (intriguant) vétérnaire et séducteur (surprenant Benoît Poelvoorde) qui fait la rencontre de Claire (formidable Isabelle Carré), une femme mariée oeuvrant dans le domaine des assurances. Claire et Laurent entament alors une relation très spéciale, empreinte de curiosité mutuelle, de doute, d’attirance, de peur, de secrets et peut-être même, de drames latents. En parallèle, plusieurs meurtres sont commis sur des jeunes femmes dans la petite ville qu’ils habitent. Claire a bien vite des doutes et des soupçons sur la vraie nature de Laurent. Une sorte de chasse à la souris, sans trop savoir qui est le chat, finalement.
À ma connaissance, c’est le premier rôle dramatique de Benoît Poelvoorde. Un comédien de très grand talent (c’est lui qui tenait, entre autres, le rôle de Claude François dans «Podium», récemment) dont les débuts dramatiques feront assurément histoire. De comique, fantaisiste, ironique et dérisoire, nous le connaissons maintenant sérieux, dur et même violent, intransigeant et dérangeant. Une très bonne prestation, qui nous tient assurément sur le qui-vive.
Isabelle Carré est toujours aussi bonne. C’est elle qui avait le rôle titre dans l’excellent «Se souvenir des belles choses», il y a quelques années. Je crois même qu’elle avait gagné un César pour cette interprétation d’une jeune femme atteinte d’Alzheimer!?! Mais je m’égare… Dans ce cas-ci, elle joue une femme toute simple, épouse et mère de famille, dont la petite vie rangée se voit bientôt complètement remise en question par l’arrivée de cet inconnu pour le moins mystérieux.
Un très bon thriller, rempli de nuances et de zones de gris. Comme dans la vie, quoi. Qui peut se vanter de n’être que clarté et transparence? Un film au traitement sobre, intelligent. Le rythme est lent, régulier mais efficace. La tension est palpable et habilement maintenue du début à la fin. Difficile de savoir ce qui va arriver ensuite, ce qui est une belle et grande chose dans ce genre de film.
Une histoire très humaine sur l’amour, le manque d’amour, la fragilité, l’incapacité, l’incrédulité, la folie. Et la ligne très mince sur laquelle dansent et s’entremêlent parfois toutes ces notions.
Réal.: Anne Fontaine, France/Belgique, 2005.
Entre ses mains
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