Je ne parle pas de la façon de faire ou dire les choses, voulant qu’on le soit ou non, politiquement correct. Je parle de la situation actuelle de notre belle société québécoise. À mon très humble avis, elle est actuellement politiquement incorrecte. Mais cela dit, elle est aussi socialement, économiquement et même environnementalement incorrecte…
À plusieurs égards et niveaux, d’ailleurs. Le week-end dernier, je suis tombée par un malheureux hasard sur un mini-débat-entrevue-télévisé avec Pauline (Marois) et André (Boisclair). Les deux s’obstinaient à qui mieux, parlant systématiquement en même temps. C’était à qui parlerait le plus vite et surtout, le plus fort. C’était féérique. Une façon de faire que je trouve complètement incorrecte, voire même vaine. Au lieu de nous parler de ses visions et de ses aspirations, de nous expliquer son plan et les actions concrètes qu’elle veut entreprendre pour notre société dans les prochaines années (le cas échéant), Pauline attaque de bien pauvre façon son adversaire, André. Et lui, pas plus fin!, comme dirait ma mère (mais en fait, a-t-il tellement le choix!?!), se confond en justifications, en explications et bien sûr, comme pour prouver qu’il fait le poids, en accusations lui aussi. Et pendant tout ce temps-là… eh bien ! on ne sait rien de nouveau et surtout, on ne veut apparemment pas le savoir. La chicane, c’est bien plus chouette! C’est plus divertissant, c’est plus drôle (croit-on!).
Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines, du moins ceux et celles qui sont dans le clan du PQ. Car en plus de ce débat de surface -et de sourds-, on va devoir voter pour 4 chefs potentiels très bientôt, par téléphone, en plus. Ben voyons! Pourquoi faire simple quand on peut faire vraiment tout croche et très très compliqué!?! Quand ce ne sont pas nos questions qui sont trop compliquées et trop hypothétiques pour s’y retrouver nous-mêmes, ce sont nos processus. J’espère au moins que ceux qui regardent ça de l’extérieur se bidonnent un peu… ça servira toujours à ça, non?
Les québécois et les québécoises aussi sont complètement incorrects, depuis quelques années. D’abord, on vote non pas POUR, maintenant, comme c’est habituellement l’idée, que dis-je, le droit et aussi la responsabilité qui vient avec, non!, nous, on est rancuniers et on vote CONTRE un gouvernement… et donc pour le clan opposé. Et après!?! Bien après, bizarrement, on tombe d’encore plus haut, ô surprise!?!, et on est très mécontent mais on a l’air un peu fou car vraiment, on a littéralement couru après. Qu’à cela ne tienne, qu’on se dit ensuite collectivement, ils avaient juste à ne pas nous fusionner de force… même si le concept en lui-même avait beaucoup d’allure et de gros bon sens. Na-na-ni-bou-e! On est les plus forts! (y a pas à dire, vraiment!).
Mais ce n’est qu’un exemple. Et ils pullulent, présentement. Tout est, depuis quelques années, histoire de consommation à (très) court terme, on veut tout, on ne veut surtout rien faire pour et, de plus, même dans nos choix, pas question d’assumer le coût d’option. Mais on pense qu’on niaise qui, là?!? Les politiciens? Les voisins? Ben voyons! On se niaise nous-même, tout simplemement et surtout tout bêtement. On a tellement une vision court terme qu’on veut que nos gouvernements règlent tous les problèmes dans le système de la santé, dans celui de l’éducation, qu’ils arrangent miraculeusement tous nos problèmes de réseau routier actuel (même si, il y a 20 ans, on ne voulait pas payer de péage, trop cher…), maintenant on veut qu’on nous répare tout. Et on veut régler les problèmes dans le réseau public, réduire les impôts, financer les garderies, etc., des bonnes idées, en veux-tu? en v’là!
C’est bien beau vouloir tout régler mais ça ne peut se faire sans faire des choix, sans prioriser et surtout… sans coût d’option. La pensée magique, est-ce qu’on va finir par le comprendre, ça n’existe pas. Même dans la pseudo-télé-réalité, les gens commencent lentement à réaliser que ça n’existe pas. Bra-vo!
Et je ne parle pas de notre chialage collectif!!! Misère qu’on est rendus chialeux, c’est pas croyable! On chiale, pis on chiale. Jamais -on est jamais- contents. On ne prend peut-être pas de décision, mais on chiale pour la peine!
Misère! Je n’avais vraiment pas envie d’écrire un tel billet. Mais la société actuelle et son manque de responsabilisation, son refus de réfléchir un tant soit peu plus loin que son nez, son attitude de plus en plus je-m’en-foutiste me dépriment.
Comme disais Joseph Facal ce matin à Indicatif Présent, en dénonçant la situation actuelle de l’humour au Québec et la place démesurée que prend celle-ci, j’espère que c’est temporaire, voire exceptionnel. J’espère que nous allons (soudainement?) reprendre conscience et réaliser qu’à moins de bien réfléchir, ensemble, à la situation et d’essayer de trouver, ensemble, des solutions au lieu de se taper dessus et de s’accuser ou de carrément se fermer les yeux, tout en se noyant de divertissement et de consommation à deux sous… ben il ne se passera pas grand chose. Point. Et à un moment, on va avoir d’encore plus gros problèmes et il sera beaucoup trop tard pour faire quelque chose. Si ce n’est pas déjà le cas.
Le plus navrant, à mon sens, c’est qu’à la base, quand on y pense, on est quand même dans une société généralement chanceuse, avec une certaine qualité de vie et de conditions sociales. Bien sûr, il y a et de plus en plus d’écarts dans la répartition des richesses mais je pense qu’on peut dire que nous ne connaissons généralement pas la famine, la guerre, le terrorisme et nous sommes même plutôt chanceux côté catastrophe naturelle, du moins pour l’instant. Alors on devrait non seulement se réjouir mais préparer l’avenir en posant des gestes concrets pour l’environnement, l’économie (la nôtre et mondiale), la société. Mais non! Nous, les vrais problèmes, on préfère ne pas y penser mais, en parallèle et pour ne pas avoir l’air trop con ça doit!?!, on s’en invente des faux, pour attiser le (faux) débat et se donner bonne conscience. Remarquez, c’est juste une théorie (et du gros coq-à-l’âne!).
Je ne prétends nullement connaître toutes les facettes des problèmes exposés précédement, ni toutes les pistes de solutions. Et encore moins de pouvoir, seule, régler quoi que ce soit. Mais je dénonce cette situation et j’espère vraiment qu’il y aura des personnes sérieuses, intelligentes, visionnaires et expérimentées pour (bien vouloir) nous guider, un tant soit peu, dans un avenir pas trop éloigné. Et surtout, surtout, qu’on ne sera pas trop con pour ne pas en profiter. Prendre position et agir, nous aussi.
Bon! Ça fera! Sur ce, souhaitons-nous bonne nuit… et surtout bonne chance!
Catégorie : NON! parce que…
FIFM
Bon! Par où commencer? Difficile car d’abord, beaucoup -sinon tout- a déjà été dit et que dans mon cas, je n’ai réussi à faire coïncider que quatre films, au total, dans mon horaire.
J’énoncerai donc brièvement quelques impressions générales et sommaires. Je pense que c’est la seule chose que je puisse faire, en toute humilité et surtout en toute honnêteté, dans les circonstances.
D’abord, l’ensemble du programme proposé, qui me semblait un peu mince. Je ne peux parler de la qualité de toutes les œuvres, mais en nombre à tout le moins, pas une très grosse cuvée pour une première. Les films qui m’ont semblé les plus intéressants sont des grosses productions qui vont toutes sortir sous peu.
J’imagine que c’est (souvent) normal pour une première édition, mais l’achalandage était vraiment très bas, voire triste. Les films que nous avons vus étaient projetés à la Cinémathèque, au Quartier Latin et au St-Denis. Je pense que la projection la plus «remplie» a du accueillir 50 spectateurs maximum. Bien peu et certainement très insuffisant monétairement?
Sur les quatre films visionnés, j’en ai vu un bon, un film bulgare qui parle de la vie et des rêves d’enfants orphelins qui ne connaissent pas la peur («Lady Zee»), puis un très bon, un film argentin sur le malaise au sein d’une famille bourgeoise très proche («Geminis») ainsi que, à vie, le pire film imaginable (qu’en fait, que je n’aurais jamais pu imaginer, MY GOD!), soit un film chinois («Colour Blossoms»). Je ne m’allongerai pas à nouveau sur ma déception, mon écoeurement aigu… mais vraiment, des acteurs tellement mauvais, une histoire quétaine à dormir debout, une crédibilité aussi solide que la colonne vertébrale d’un mollusque, une caméra plate et dérangeante, de la musique exagérée et complètement inadaptée. Finalement, nous avons assisté à un programme -inégal- de courts métrages, mais généralement intéressant. Mention spéciale pour le dernier film de Patrick Boivin, «Radio», celui qui nous avais donné «Phylactère Cola». À nouveau, j’ai bien aimé. Un cinéaste talentueux et prometteur.
L’horaire était également un peu mal fait, un peu difficile à suivre. Les carnets de billets n’étaient pas très intéressants pour les cinéphiles, car ne donnant pas droit aux films en compétition ni aux événements spéciaux et galas. Un peu discriminatoire, surtout en comparaison des autres festivals de Montréal. Il faut savoir soutenir la compétition, non?
Finalement, je vais faire preuve de beaucoup de mauvaise foi (mais tout plein d’honnêteté!) en concluant que j’ai très hâte au prochain… je veux dire le prochain en liste, mon formidable FCMM. Qui devient le FCN, je crois. Et qui arrive dans deux semaines à peine!
FFM, FIFM, FCMM
J’ai fait un drôle de rêve… j’ai rêvé qu’il y avait trop de festivals de cinéma à Montréal (deux, en fait) et qu’il y avait eu une volonté de repenser tout ça et de créer un seul nouveau festival, plus complet, avec de meilleurs moyens, afin d’offrir le meilleur programme possible, toutes catégories confondues. J’ai également rêvé que divers projets sérieux avaient été déposés pour ce faire, et que, du lot, un seul serait choisi et retenu, idéalement le meilleur. Quoique c’est une notion tellement subjective et large…
Bizarrement, je me suis réveillée pour constater que non seulement ce n’était pas un rêve, mais que l’issue était pour le moins inattendue et surtout inconcevable. Et que nous avions, cet autommne, non pas un, non plus deux, mais maintenant, ô la belle affaire!, trois festivals (apparemment de calibre internationaux) dans notre seule petite ville. C’est pas beau, ça?
C’est quand même aberrant, non? C’est moi ou nous, québécois, n’en sommes (de plus) pas à notre première aberration du genre???
À vue d’oeil, comme ça, outre le ridicule de la situation et le fait que nous passons à nouveau pour des gens qui ne savent pas se brancher (au niveau international, en plus, rien de moins! Non mais, tant qu’à donner dans la bêtise, autant que ça vaille la peine), j’ai comme l’impression qu’il n’y a pas beaucoup d’avantages -pour tout le monde- dans cette situation: financement certainement plus difficile, subventions réduites et divisées par deux ou trois, je ne sais plus, même chose pour les cinéastes, pays et artistes qui doivent maintenant de s’y retrouver, tout comme les cinéphiles.
En même temps, moi, le FFM, je l’ai tout simplement sauté cette année, car je ne l’affectionne pas particulièrement et que la programmation est beaucoup trop inégale. Je pense qu’ils prônent le volume, et non la qualité. Et comme je ne peux pas sentir son président, Serge Losique… Il reste donc le formidable FCMM (qui devient le FNC, je crois) en octobre et le FIFM qui commence à peine, mais qui aura certainement un impact sur le précédent, et vice-versa.
Si le ridicule tuait, nous n’aurions plus un seul festival à nous mettre sous la dent (ou dans l’oeil), c’est clair! Mais heureusement (ou peut-être malheureusement), le ridicule ne tue pas. Pas encore.
J’espère vraiment qu’un ménage sera fait afin d’offrir un festival, un vrai, qui serait d’envergure internationale, qui amenèrait un rayonnement, un vrai là aussi, pour la ville et le cinéma. Et permettra aux cinéphiles de s’y retrouver, de façon intelligente, une fois l’an, plutôt que devoir s’en taper deux, ou trois, de façon pressée et confuse, sur une période d’un mois et demi, qui plus est.
Qui vivra verra. Qui ira, saura. Qui se tapera les trois, à coup sûr, s’écoeurera!
(je vous l’accorde, n’importe quoi!).
Un téléphone cellulaire a dit a Carla Bruni…
Je ne serai pas celle qui jettera la première pierre. Du reste, qui serais-je pour le faire? Mais j’avoue avoir eu une surprise, qui me mena prestement devant mon téléviseur, sourcils tout froncés et en forme de point d’interrogation, lorsque j’y ai entendu jouer «Quelqu’un m’a dit», tout récemment… pour constater (avec stupeur) (et non, ce n’est pas le surnom de quelqu’un qui se trouvait à mes côtés au même moment) qu’il s’agissait en fait de la trame musicale d’une publicité de Telus Mobilité (si je ne m’abuse!?! c’est peut-être une marque concurrente, je ne suis même plus sûre!). En tous cas, c’est celle avec les petites grenouilles vertes à grosses boules rouges au bout des pattes et qui jouent au plafond de la chapelle Sixtine.
Sur le coup, je l’avoue, choquée je fus. Déçue, en fait. De un, parce que je n’ai pas compris (et je ne comprends toujours pas) le lien. Mais bon! Travaillant dans le milieu depuis si longtemps, pourquoi cherchais-je toujours un lien, une raison, une quelconque signification ou sens ultime?!?! (je vous le demande, oui, oui, je vous le demande!!!). Il n’y en a probablement pas. Mais ça me fait d’autant plus de peine car d’abord, je l’aime bien, cette chanson et surtout cette mélodie et qu’ensuite, j’aurais préféré la voir accolée à une pub sociétale, s’il faut à tout reste (j’sais pas, genre cancer du sein, soutien aux enfants malades, que sais-je encore, moi?!?).
Mais ça, c’est moi, justement. Et je ne suis pas Carla Bruni. Ni chanteuse, ni musicienne d’ailleurs. Alors je vais certainement rester avec mes questions – sans réponses. Et ce n’est pas plus mal. Au moins je l’aurai exprimé.
Voilà! Pas plus compliqué que ça!
Mais si jamais quelqu’un sait quelque chose, je demeure intéressée (je précise!).
Bewitched
Un vendredi soir de cinoche entre copines (avec Jani). J’étais d’abord inspirée par la série télévisée, qui me revenait en tête et que j’avais beaucoup aimée. Je me suis dit, du coup, qu’il y avait vraiment matière à faire quelque chose de très bien – et de très drôle. Et nous avions envie d’un petit film «cute», d’une comédie légère… alors, pourquoi pas!?!
Je ne ferai pas ici une longue critique étoffée. D’abord, parce que ce n’est pas un grand film, comme on s’en doutait, et ensuite parce qu’il s’agit donc plutôt d’un petit divertissement, mais sans plus. Pas de grande trouvaille, pas de tournure d’événement intéressante ni d’humour très original, mais avec une certaine facilité et un peu trop d’exagération pour ajouter de la crédibilité au scénario (dans l’histoire d’amour, je veux dire -pas celle de la sorcière-, rassurez-vous!). Même les comédiens, qui sont relativement bons, me semblent vraiment mal utilisés et certainement pas à leur plein potentiel (Nicole Kidman, Will Ferrell, Michael Caine, Shirley MacLaine).
En fait, je résumerai ainsi ma pensée: mes souvenirs de la série (ma mémoire, donc) dépassent largement mon appréciation du film. De là à dire que ma mémoire m’a moins déçue que mon imagination débordante (doublée de mon exaltation et positivisme naturel), il n’y a qu’un pas! Mais je parle de ce cas en particulier car, heureusement, ce n’est pas toujours (ni même souvent) comme ça.
Réal.: Nora Ephron, É.U., 2005.