Comme c’est le cas pour beaucoup de films… un billet qui commence bien et se termine, à ma plus grande tristesse (croyez-moi!), un peu mal. Du moins pour l’instant! J’espère vivement que le futur nous réserve de grandes et belles surprises, à la hauteur de ces deux frangins (réalisateur/scénariste et producteur) que j’affectionne particulièrement.
Petite note en commençant: ce billet n’est pas exhaustif. Je parle des films que j’ai vu ET qui m’ont marquée. Parce que j’ai l’goût, bon! hihihi!
Il y a eu d’abord «Raising Arizona» en 1987. Drôle, flyé, bien rythmé, avec Holly Hunter et Nicolas Cage, qui enlèvent un bébé d’une famille de quintuplés. «Barton Fink» en 1991, avec John Turturro (formidable) en écrivain torturé. J’avais bien aimé ce portrait assez cynique -et exubérant- de Hollywood. Et un autre film rigolo, satirique, à l’histoire intéressante (un jeune commis qui se rend au sommet grâce à une idée de génie) et au traitement plus conventionnel: «The Hudsucker Proxy» en 1994, avec Tim Robbins (wow!) et Paul Newman.
Mais mon premier vrai coup de coeur (et la plus grande de leur œuvre, pour moi) est définitivement «Fargo» en 1995. Avec un William H. Macy pathétiquement convaincant et une Frances McDormand fabuleuse, surtout dans un rôle aussi linéaire (en théorie). Quelle belle révélation… (elle a d’ailleurs gagné l’Oscar de la meilleure actrice en 1996 – j’étais debout sur mon divan à l’applaudir et me réjouir!). Ça pourrait tomber dans le gros drame «heavy», mais l’absurdité qui entoure le récit et le traitement désopilant nous fait rire, même si jaune le plus souvent. Avec un ton, une atmosphère qui sont fascinants. Et un scénario assez particulier (c’est un peu leur marque de commerce), celui d’un enlèvement assez suspect qui tourne plutôt mal. On ne sait jamais trop ce qui va se passer. Et c’est formidable!
Puis «The Big Lebowski» en 1997, un autre très bon film. Quelle histoire abracadrabrante, drôle, toujours aussi absurde et intense. Avec une fois des plus des comédiens fantastiques et délirants: Jeff Bridges, John Goodman, John Turturro et même Julianne Moore. Histoires de bowling et d’extorsion.
Plus récemment, «The man who wasn’t there» en 2001, en noir et blanc. Un film assez différent des précédents, surtout dans le traitement: plus en retenue et en suspense. Lent. Avec un très bon et très nuancé Billy Bob Thornton dans le rôle principal. L’atmosphère est tout aussi légère/lourde avec un savant mélange d’absurdité et de mystère.
Mais les quelques dernières expériences furent un peu décevantes à mon avis: «Ô Brother where are thou» (avec la délicieuse Holly Hunter). Le rythme était bon, la musique et le montage un peu farfelus et surprenants. Mais pouvez-vous me dire QUI a compris, sans l’avoir préalablement lu, qu’il s’agissait d’une adaptation très très libre de l’Odyssée d’Ulysse/Homère??? Eh bien pas moi!?!
Suivi de «Intolerable Cruelty» en 2003. Pas complètement inintéressant, mais plus commercial et sans grand charme ni intérêt plus profond, je dirais. Et pas très Coen, si je peux me permettre. En fait, j’ai été tellement déçue que je n’ai pas encore vu le dernier en liste, «Ladykillers» (2004) avec Tom Hanks. J’avoue avoir de plus en plus de misère à les suivre… dans tous les sens du terme!
Catégorie : De mes yeux vu
The Incredibles
J’ai vu tout récemment le dernier gros film d’animation du genre (de la lignée des Toy Story, Bug’s Life, Monster Inc, etc.). C’est un de mes préférés. Quoique c’est souvent le cas pour ce genre de film: j’ai régulièrement un coup de foudre. Remarquez, j’ai vu y a pas très longtemps «Shark Tale/Gang de requins» et j’ai été déçue… mais passons! c’est une toute autre histoire!
«The Incredibles» porte très bien son titre. Ça l’est presque, incroyable! Tout en restant quand même «crédible», justement, puisque c’est en animation, c’est virtuel et donc «sky is the limit»! C’est ce qui m’a le plus accroché, je crois. Comme un «Spiderman» ou un «Superman», mais en tellement mieux, beaucoup plus beau aussi, et on ne risque pas de décrocher par l’invraisemblance puisque cette dimension n’y existe pas. J’ai vraiment embarqué dans l’histoire, qui est intéressante et je dirais même très élaborée pour ce genre de production.
Fait un peu bizarre aussi mais tout aussi positif: les personnages sont super bons (sans jeu de mots!), on croirait presque des comédiens qui tiennent des rôles, avec des personnages bien campés et assez définis. J’avoue que j’ai parfois eu la réelle impression qu’il s’agissait d’un «humain», comme dans le cas de la petit couturière haut de gamme, très technologique et assez basse sur pattes! Et l’ado frustré, même chose, on ne l’aime pas, on veut qu’il soit puni, faites-lui mal quelqu’un!. Aaaah! et puis tant pis!, je vous le dis, je vous fait un aveu: j’ai même trouvé Mr Incredible plutôt sexy! (quand il a retrouvé sa taille de super-héros, quand même!). Je suis incorrigible…
Cette fois-ci encore, j’ai été très impressionnée et presqu’éblouie par les «décors», l’animation, les couleurs. C’est tellement fascinant de voir le résultat et d’imaginer que tout ça a été créé de toutes pièces par de formidables imaginaires humains… wow! Et l’ouverture de la fin m’a fait très plaisir. J’ai déjà hâte!
The Incredibles, une production Disney/Pixar, 2004.
Run Lola run
Ce film-là a un peu transformé ma vision du cinéma, ou plutôt ma définition de celui-ci. Il a élargi mes frontières. Je me souviens d’être entrée dans la salle et d’en être ressortie un peu différente. C’est fou, hein?
Quel excellent film. Les comédiens sont vraiment crédibles (dont Franka Potente et Moritz Bleibtreu que nous avons revu plusieurs fois depuis). Le scénario est génial: une histoire assez simple (une jeune fille doit trouver beaucoup d’argent en quelques minutes pour aider son copain), mais que nous revoyons trois fois, avec trois différentes suites d’événements, de répercussions et donc trois différentes fins. C’est vraiment innovateur, avant-gardiste (en tous cas, ça l’était au moment de sa sortie!). Il y a également de formidables transitions de plans, parfois en dessins animés, parfois à l’aide de photos polaroid, etc. Le montage est tellement bon, très rythmé, électrisant. La trame musical se fond à merveille avec le film, en devient presque un personnage en soi, du moins un complément essentiel. C’est un mélange très éclectique de techno, de pop, de rock, etc.
Est-ce que j’ai dit que j’avais VRAIMENT BEAUCOUP aimé? (je voulais juste être sûre!).
Réal.: Tom Tykwer, Allemagne, 1998.
Le Pere Noel est une ordure
Trois réactions possibles pour celui ou celle qui lira ce titre: primo, on ne connait pas et on est très incrédule quand à la possibilité que ce soit réellement le nom d’un film! Secondo, on connait et on a pas vu au complet ou on a complètement détesté ou du moins, on a VRAIMENT pas compris la CHOSE! Tertio -et c’est mon cas, vous l’aurez déjà deviné de façon tout à fait surprenante!-, vous l’avez vu et à la simple évocation du titre, de très bons et vifs souvenirs affluent à votre mémoire, accompagnés de moult répliques devenues «cultes» dans le genre et vous avouez -ou non!- qu’il s’agit là d’un de vos films fétiches. Moi, non seulement je l’avoue, mais je le proclame bien haut et avec une joie non dissimulée!
Et ne vous méprenez pas: je n’aime pas Noël. Ce qui, en partant, pourrait suffire à me refroidir sur le sujet. Mais au contraire: ce film est en fait une des grandes joies qui se pointe annuellement à l’horizon, avec le retour (obligé, celui-là!) de la fête en question. Et ce n’est donc pas tant le sujet (la vigile de Noël dans les bureaux de SOS J’écoute) que les personnages qui sont hallucinants, rendus par des comédien(ne)s qui le sont tout autant. Et l’humour absurde et délirant -du début à la fin- qui me fait craquer à tout coup.
«C’est s’la, oui! Il me manquait justement quelque chose pour sortir les poubelles», comme dit Pierre (Thierry Lhermitte), un homme plein de contradictions à Thérèse (Anémone), la femme au tronc long, qui le remercie ensuite pour son cadeau «Non, non…Je ne peux pas dire que je n’aime pas! Le village est gentil… mais, c’est l’arrivée de cette grosse femme… ça va très loin!». Le célèbre Père Noël en personne: Gérard Jugnot «…je vais prendre un morceau de cette chose longue et molle…». Avec une mention très spéciale pour l’exquise Mme Musquin, campée par Josiane Balasko «Minuterie!!! Mais dites-moi, Pierre, vous vous êtes fait mal!?!». Le caustique M. Dubrovsnick «C’est garniture… c’est doubitchous…! je ne vous en dis pas plus!», le chic pharmacien «Mais….qu’est-ce que c’est que cette matière?!!?!?… mais c’est d’la MERDE!?!». Sans oublier les célèbres compères: Christian Clavier, en travelo déprimé «Vous êtes myopes des yeux, myopes du cœur et myopes du cul!!?» et Josette, la jolie blonde au ventre rond (Marie-Anne Chazel) «Dis, Thérèse, est-ce qu’il a un gros kiki, Pierre!?!». Enfin… Faut vraiment le voir pour comprendre et surtout, apprécier à sa juste valeur cette désopilante comédie, du reste sur fond assez noir, quand on y pense… Mais ne vous en faites pas, on en est pas à un paradoxe près!
Réal.: Jean-Marie Poiré, France, 1982.
Dances with wolves
Cette fois-ci, je me paye la traite! Je vous offre, en version (très) intégrale et en hommage à Pierre Bourgault, la critique rédigée à l’époque. Parce qu’elle me rejoint encore et qu’elle avait fait le plus grand plaisir de PB. Un très beau souvenir et un professeur passionné et passionnant que je ne suis pas prête d’oublier.
SUPERMAN CHEZ LES SAUVAGES!
Enfin, je l’ai vu! Ce même film qui vient de faire couler tant d’encre, de paroles et d’Oscars à la cuvée américaine 1991. Sept, au total. Incluant ceux du meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur comédien. De quoi s’attendre à quelque chose de bien, disons. Mais là encore, je ne peux que m’en prendre qu’à moi-même et à mon extrême naïveté, semble-t-il. Car je les connais, les amerloques avec leurs beaux trophées dorés…
Trève de prélude. Le film se déroule en 1863, aux États-Unis (bien sûr) pendant la guerre de Sécession. Kevin Costner campe John Dunbar, soldat nordiste d’un courage à faire bailler d’invraisemblance. Le film débute sur ce beau jeune homme. Ça, il faut le lui laisser, même si ce n’est pas de sa faute: il est probablement né comme ça! Beau jeune homme blessé, donc, lors d’un affrontement guerrier. Les médecins viennent de réaliser en voyant la blessure à sa jambe qu’ils devront l’amputer. Lui a tout entendu et se refuse bien sûr à un tel carnage. Il se sauve de la boucherie, Dieu sait comment!, et part à cheval se jeter au beau millieu du champ entre les deux camps ennemis qui attendent apparemment la venue du Messie. Coup de chance ou pure coïncidence?, aucun des coups de fusil de l’ennemi ne l’atteint et il réussit ainsi un double exploit: il ouvre le terrain à ses co-équipiers et sauve sa jambe en ayant droit au médecin personnel du général lui-même, en récompense de sa bravoure. C’est comme ça qu’il obtient de se faire envoyer où il voudra, sur les territoires occupés. Dunbar choisit la frontière au Nord. Et personne ne sait pourquoi puisqu’elle est depuis longtemps abandonnée. Peu importe. C’est là que commence un belle histoire à l’eau… de vie et au calumet de paix!
Seul dans son campement, il côtoie un loup et des orignaux morts. La galère, quoi! Et il écrit quotidiennement son journal. C’est vrai que c’est très important, quand on est seul et qu’il n’y a rien à faire! Passons. Mais un beau matin, il part à la recherche d’âme qui vive et rencontre une sauvage au visage plutôt pâle. Ne vous inquiétez pas, je vous expliquerai plus loin. Elle est blessée et il la ramènera charitablement à son campement tout plein d’autres petits et grands sauvages, mais ceux-ci aux visages très foncés. Il n’est pas le bienvenu et est rapidement renvoyé chez lui. Ce n’est que partie remise puisqu’il recevra dès le lendemain la visite de trois messagers de cette tribu de Sioux. C’est ainsi que se développent des liens d’amitié, malgré la barrière linguistique qui de fait tombera très vite. C’est aussi comme ça que les Sauvages deviennent des Amérindiens. Je vous épargne les détails qui sont complètement tirés par les cheveux. Je sais, je sais, c’est facile comme jeu de mots.
Mais ce qu’il faut savoir, c’est que non seulement ce brave soldat deviendra ami des Sioux, mais son grand courage et sa grande facilité de communication l’amèneront à devenir un des leurs. Et ce n’est pas tout: il prendra également épouse dans cette tribu. C’est ici que je reviens à la femme au visage plutôt pâle. Voyez-vous, l’astuce, c’est que cette femme est en fin de compte une blanche. Qu’elle s’est faite adopter par les Sioux alors qu’elle était toute jeune et que sa famille s’est fait tuer au grand complet. C’est donc elle, qui s’est rapidement souvenue de la langue anglaise malgré 35 ans de communication exclusive en Sioux, qui a permis le rapprochement, tant du langage que des moeurs, entre Dunbar et les Amérindiens.
Maudits Américains! Il me semblait bien, aussi! Que malgré toute leur bonne volonté, ils n’accepteraient jamais qu’un des leurs tombe en amour avec une VRAIE indienne. Non seulement il a fallu qu’ils inventent une fausse indienne pour justifier l’amour de leur héros, mais leur célèbre bonne conscience va beaucoup plus loin. Car Dances with wolves, c’est l’histoire des bons et des méchants. Qui elle-même se subdivise encore plus hypocritement en deux autres clans: les bons et les mauvais blancs, les bons et les mauvais indiens. Eh oui! Il y a des bons même chez les indiens et surtout, des mauvais MÊME chez les blancs. C’est-tu assez beau, ça!?!
Pour votre seul intérêt (peut-être), je vous raconte la fin du film: Dunbar retourne à son campement, après x mois de vie chez les peaux-rouges, pour ramasser ses affaires et partir définitivement avec eux. Mais il se fait prendre par l’armée, qui le fait prisonnier. Ses amis amérindiens viendront le délivrer. Mais il devra les quitter eux aussi car il devient alors un traître pour l’armée américaine et donc activement recherché par elle. Il part donc, avec sa femme, et quitte le cœur gros tous ses petits amis. Le film conclut sur quelques lignes expliquant l’invasion de l’armée dans les territoires indiens et un peu plus tard, la disparition ou presque des Sioux… et les excuses sincères des Américains repentants.
Et merde. Et re-merde! J’aurais préféré que Dunbar demeure un Américain méchant et qu’il tue tous les indiens lui-même, je pense (presque)! La pilule aurait été un peu moins grosse à avaler. Mais non!, il fallait que les Américains, en se donnant le mauvais rôle (tout le monde est méchant – sauf Costner), se donnent finalement le beau jeu.
Le tout, dans un bel emballage: la musique est très bonne, les plans et la caméra à couper le souffle. Et beaucoup d’humour, quoique un peu gratuit. Et même des scènes de nudité. Chez les blancs ET chez les rouges. Au moins! Mais là encore, il en font trop, les Américains. Il vont apprendre, un jour, jamais j’croirai!…
Dances with wolves, c’est le gentil surnom donné à Costner par les Amérindiens, un jour où ils le virent s’amuser avec son ami le loup. C’est un film plein de clichés et de préjugés. Et ce n’est SURTOUT pas un film à Oscars, selon moi. Et encore moins à sept Oscars. Un très long métrage à saveur politique, hypocrite et amère, surtout en ces temps de simili-révolte autochtone à travers le monde.
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Réal./co-Prod./Acteur principal: Kevin Costner, É.-U., 1990.