Auteur/autrice : brigitte

Misto

J’y suis retournée tout récemment, après presqu’un an d’absence, si ma mémoire est bonne (et sans raison particulière, je précise).
Un classique du genre, pour moi (du genre italien un peu commercial et plutôt branché, disons). La bouffe est bonne, les serveurs sympathiques, le décor chaleureux et accueillant, les portions généreuses. C’est honnête, quoi!!! (je déconne, car je déteste ce mot, sur-utilisé à toutes les sauces, qui ne veut plus rien dire dans ce contexte, il me semble).
Nous avons commencé par partager une savoureuse -et toute simple- bruschetta aux poivrons rouges et fromage de chèvre.
Puis je me suis retenue à deux mains pour ne pas prendre mon éternel ravioli aux champignons avec sauce gorgonzola. En fait, comme l’amie qui m’accompagnait l’a commandé, elle, j’ai pu me contenter quand même en dégustant, très lentement, une belle grosse bouchée (merci encore!).
J’ai opté pour les pâtes avec crevettes marinées sur sauce rosée. Les crevettes éclataient de saveur sous la pression de mes dents. Une belle découverte. Nous avons arrosé le tout d’un bon rouge espagnol découvert récemment et que j’affectionne particulièrement, le «Mas Collet» (2002). Et comme le premier verre versé avait légèrement besoin de prendre l’air, notre serveur y est même allé (en bonus) d’un très joli spectacle de décanteur, de ses mains étonnamment habiles!
La clientèle a beaucoup rajeunie, par contre, il m’a semblé… et le niveau de la musique -et du bruit- se sont inversement élevés. Ou alors c’est moi qui vieillis!?!
Misto, 929 rue Mont-Royal est. Toujours préférable de réserver (même si on peut, comme nous, être chanceux à la dernière minute).

Si gentil Jonathan

Vendredi, c’était jour de grande neige et de grand vent. Et, malgré le fait qu’à chaque première tempête, année après année, les Montréalais (et plus particulièrement les automobilistes) semblent, contre toute attente -et toute logique?- avoir oublié la précédente, ce qui les amène alors à rendre cette journée encore plus difficile qu’elle ne devrait l’être, je dois avouer que c’était tout de même un fort beau spectacle à regarder, toute cette neige immaculée, venant recouvrir notre extérieur et l’habiller décemment pour Noël.
Wow! C’est certainement la plus longue phrase jamais écrite sur ce carnet. Un peu comme cette belle première tempête qui a presque accoté le record en centimètre qui remonte à 34 ans. Pas que je m’en rappelle! Non, moi, c’est Jonathan qui me l’a dit.
Je dois revenir un peu en arrière, soit à vendredi soir, sur le pas mal tard, quand je suis revenue chez moi, d’une soirée ayant très mal commencé mais qui, grâce à la magie de la bonne bouffe, du bon vin, des amaretto sour (c’est une longue histoire…!) et surtout, de la compagnie de ma super copine Pwune, s’est très très bien terminée. En débarquant du taxi, donc, je constate avec surprise -et une légère baisse d’enthousiasme- que mon véhicule est complètement entouré -que dis-je?- fortifié et «compacté» jusqu’aux fenêtres par de la belle grosse neige bien brune, dure et pleine de grumeaux, cadeau de l’efficace charrue, apparemment.
Je me suis donc dirigée vers mon grand lit si accueillant pour une beaucoup trop courte visite, je le savais déjà. Je devais me lever tôt, samedi, histoire de retirer toute cette formidable neige pour débloquer mon carosse et vaquer à mes divers occupations et engagements. Ce que je fis donc, l’enthousiasme de la veille en moins, et la fatigue en plus.
Je me suis attelée à la tâche, d’abord avec découragement, puis avec résignation et enfin, munie de l’énergie du désespoir. Bon, ok! J’exagère! Mais c’est toujours plus intéressant ainsi, non? Et en fait, je n’ai pas eu le temps de me rendre au désespoir car, tout à coup, j’entendis une jolie petite voix légèrement grave, sortie de nulle part, me demander calmement: «Voulez-vous que je vous aide, madame?»
Même si je ne m’habitue jamais au «madame», cette fois, c’est plutôt la question en soi qui a retenu mon attention -et mon intérêt-. «Euh… bien sûr! T’es sérieux? Tu veux m’aider à pelleter?», répondis-je, incrédule, tout en apercevant tout à coup une lumière au bout du tunnel (qui n’était plus un train en sens inverse!). Et donc, en échange d’une petite rémunération bien méritée, l’affaire fut conclue et Jonathan affairé, à mes côtés, à pelleter.
Je dois avouer très honnêtement avoir apprécié autant le coup de pelle que le geste, ou plutôt, la gentillesse derrière celui-ci. Jonathan est un charmant jeune homme de neuf ans, drôle, articulé, avec de bien belles valeurs, il m’a semblé. Il m’a présenté Félix, son petit frère, qu’il surveillait sans cesse du coin de l’oeil et dont il semble très bien s’occuper. Il m’a parlé de ce qu’il aime, de ce qui l’anime. Il était curieux, surprenament éveillé et mature, avec un niveau de langage qui m’a fait plaisir, et sourire. Sourire qui s’est ensuite transformé en un grand rire lorsque mon nouveau petit ami m’a regardé, les yeux tous grands écarquillés, la bouche ouverte, encore surpris d’apprende que j’étais en fait plus vieille que son père!!! Trop drôle!
Il a non seulement ainsi contribué à libérer ma voiture, permettre la reprise de mes activités mais également, du coup, à ensoleiller ma journée… et mon ptit coeur si épris d’entraide, de compassion et d’altruisme.
Je sais -et vous le savez vous aussi- je suis exaltée! Et puis tant mieux! Ça me permet de tout apprécier, au centuple.

A la petite semaine

L’histoire de Jacques (l’éternellement sexy Gérard Lanvin), qui, à sa sortie de prison, revient à son petit village pour retrouver sa vie et ses copains, dont Francis (touchant Jacques Gamblin) qui s’est lui-même fait un nouveau pote, l’excessif et bavard Didier (surprenant Clovis Cornillac). Sa tentative de mener maintenant une vie tranquille et normale, malgré son passé de malfaiteur. Le temps passe… mais est-ce que les gens changent -ou peuvent changer- vraiment?
Le film n’est pas mauvais, mais c’est loin d’en être un grand. Le scénario est un peu simpliste, décousu. Beaucoup de déjà-vu. Malgré l’intéressant découpage qui s’échelonne sur une semaine, divisé par journée, l’ensemble manque un fil conducteur solide. En fait, on a un peu l’impression de suivre plusieurs petites histoires en parallèle. Qui sont parfois jolie, parfois tristounette et parfois encore un peu quelconque.
Les acteurs sont tous très bons et portent, tour à tour, le film sur leurs épaules. Ils nous donnent quelques bons moments d’intensité, à travers leurs prestations, et nous font embarquer sporadiquement dans le récit. Malgré tout, on débarque ensuite presqu’aussi vite. Mais ce n’est pas de leur faute, je tiens à le souligner!
À regarder quand on a envie de tout sauf «se casser les nénettes». Et quand on veut un peu d’action, mais pas trop.
Réal.: Sam Karmann (qui a également réalisé «Kennedy et moi»), France, 2003.

Les reines

La dernière pièce du Théâtre d’Aujourd’hui, que j’ai vue récemment. Qui raconte l’histoire de femmes et aspirantes-à-la-couronne, qui se jalousent, se déchirent et complotent les unes contre les autres, tout un jour durant, étant donné la mort imminente du roi. L’histoire se déroule en Angleterre (Londres) en l’an 1483.
Dès les premiers mots, un constat s’est imposé de lui-même dans ma tête: TROP! Trop, beaucoup trop de texte, de paroles, de mots. Sans fin. Du début jusqu’à la fin, pour être précise. J’ai déjà assisté à plusieurs pièces de théâtre plutôt verbeuses, mais à ce point, jamais! Peut-être aussi en raison de la densité du texte qui vient ajouter à l’ampleur générale?
La pièce est portée, de majestueuse façon, par plusieurs comédiennes de talent (et de mémoire!) : Louise Bombardier (une comédienne très polyvalente, que l’on voit beaucoup ces temps-ci), Christiane Pasquier (que l’on avait pas revue depuis des lunes, toujours très bonne, dans un rôle vraiment de composition), Béatrice Picard (incroyable de noblesse), Louise Laprade (toujours aussi théâtrale et percutante). Et quelques autres comédiennes, également talentueuses, que je ne crois pas connaître.
Les décors sont, une fois de plus, simples et magnifiques. Un mélange entre un château et un donjon, sombre, avec des écrans et projections vidéo intégrés aux fenêtres, en arrière-plan. Vraiment intéressant. Avec des palliers, des étages, des escaliers, des descentes et des remontées.
La mise en scène est habile, pleine d’opposition et de contradiction, de mystère, à l’image des personnages qu’elle anime. Un des intérêts majeurs de la pièce réside dans le jeu des comédiennes, leur double-jeu, en fait, le leur et ceux que jouent leurs propres personnages, entre eux.
Théâtre d’Aujourd’hui, 3900 rue St-Denis. Texte de Normand Chaurette, mise en scène de Denis Marleau, saison 2005.

Perspective

En faisant des recherches pour un petit mandat récemment, je suis tombée sur une citation qui m’a bien fait rigoler:
«Téléscope: instrument inventé par les étoiles pour regarder notre œil» (H. Bailly-Basin, artiste français).
C’est le genre d’affirmation légère, plutôt farfelue, qui, quand on y réfléchit un peu, nous ouvre tout un monde de possibilités et d’images spontanées, non?
En tous cas moi, ça le fait! Et j’adore ce genre de stimulation mentale.